Unir les forces pour une meilleure protection de l’enfant en Haïti
À l’initiative de l’Institut du Bien-être social et de Recherche, l’ensemble des partenaires de la protection de l’enfance du département de l’Ouest se sont réunis ce jour pour redynamiser leur groupe de travail.

PORT-AU-PRINCE (8 juin 2024) - "Très chers amis, je veux que vous sachiez que vous êtes la joie de vos parents, très chers amis, ne cessez jamais de sourire, venez danser sur ce rythme d’amour triomphant." Ce sont avec ces mots empreints d’espoir que Chloé Ally, 8 ans, a assuré avec brio la maîtrise de cérémonie de la réunion du Groupe de Travail pour la Protection de l’Enfant du département de l’Ouest, ce jour à Port-au-Prince.

À l’initiative de l’Institut du Bien-être social et de Recherche (IBESR), ce rassemblement des partenaires de la protection de l’enfant vise surtout à redynamiser le groupe de travail, une plateforme regroupant l’ensemble des partenaires œuvrant dans le Département de l’Ouest et dont l’objectif est de mettre en commun les actions des différents intervenants pour une meilleure protection de l’enfant en Haïti.
La redynamisation de ce groupe de travail arrive à un moment critique où les enfants d’Haïti ont désespérément besoin de sécurité, de protection et de stabilité. Les menaces croissantes des groupes armés, les catastrophes naturelles, les événements politiques et les déplacements de population ont non seulement exacerbé les problèmes existants dans le pays, mais aussi exposé les enfants à de nouveaux risques de protection tels que la séparation des familles, la détresse psychosociale, les abus, l’exploitation et la violence, y compris le recrutement par des groupes armés et les violences sexuelles.
Plus d’1,3 million d’enfants sont touchés par les troubles civils et la violence des groupes armés, près d’un enfant sur deux a été victime de violences physiques à Port-au-Prince, les cas de violence sexuelle ont quadruplé en l’espace d’un an entre 2022 et 2023, des enfants sont pris entre deux feux, blessés ou tués, alors que les terrains de jeux, les écoles et les maisons sont transformés en champs de bataille dans différentes parties de la ville.

"Face à la dégradation continue de la situation, il est impératif que nous agissions ensemble. Cette synergie est indispensable pour répondre aux besoins urgents des enfants. Seul, aucun d’entre nous ne peut accomplir ce qu’ensemble nous pouvons réaliser. La collaboration et la coordination entre les partenaires locaux, nationaux et internationaux sont plus que jamais importantes".
L’absence de systèmes nationaux de gestion de l’information ; la fragilité de la coordination intersectorielle au sein du système de protection de l’enfance ; le manque de fonds pour les politiques et programmes de prévention et de lutte contre la violence, les abus et l’exploitation à l’égard des enfants ; et l’environnement sécuritaire sont parmi tant d’autres les défis soulevés par les partenaires à cette occasion.

"J’exhorte les partenaires de protection à redoubler d’efforts et coordonner les activités autour de l’IBESR, en vue de maximiser les chances d’atteindre tous les enfants en besoin de protection, ici en Haïti. La coordination ne doit pas seulement s’arrêter au niveau national mais des efforts doivent aussi être faits pour une coordination décentralisée dans le but d’assurer une meilleure réponse programmatique mais aussi de remonter les données pour informer les prises de décision stratégiques" s’est exprimé pour sa part Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF en Haïti, tout en saluant cette initiative de redynamisation lancée par l’IBESR.
Cette redynamisation du groupe de travail pour la protection de l’enfant intervient à la veille de la célébration de la Journée nationale de l’enfant haïtien, un moment à la fois unique et symbolique pour réitérer l’engagement de l’ensemble des parties prenantes en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant en Haiti.
"Engageons-nous à agir maintenant, pour ne pas laisser à nos enfants un héritage de regrets mais un legs de possibilités. Pour Haïti et pour nos enfants, nous ne pouvons nous permettre d’attendre. Joignez-vous à cet appel national, nous avons le pouvoir de transformer l’avenir d’Haïti" a conclu Mme Villedrouin.