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Chydena Laguerre Joseph utilise des dessins pour informer les enfants et les adultes sur la prévention du choléra.
Par Benjamin Steinlechner
PORT-AU-PRINCE, Haïti, 9 décembre 2010 – Quai Jérémie, une des quartiers les plus pauvres et les plus surpeuplés de Port-au-Prince, Chydena Laguerre Joseph tient en l'air une affiche sur la prévention du choléra aux couleurs vives. Assemblé autour d'elle, un groupe d'enfants aux vêtements en loques mais aux sourires radieux entonnent la chanson qu'elle vient juste de leur apprendre : « yon gode, dlo, savon – twa bagay nesese... » (Un gobelet, un peu d'eau et du savon, les trois choses nécessaires...)
Chydena, 29 ans, fait partie des trente éducateurs locaux récemment formés par l'UNICEF aux techniques de mobilisation sociale pour diffuser des informations sur la prévention du choléra dans les camps et les quartiers de la capitale d'Haïti, Port-au-Prince.
« Cet atelier m'a appris comment mieux faire passer les informations sur le choléra, » explique Chydena. « En tant que formateurs, nous n'utilisons pas le même langage avec les enfants et les adultes. C'est pourquoi il est important pour nous de pouvoir nous adapter à des publics divers. »
Prévention du choléra
L'atelier de Port-au-Prince, l'un des nombreux organisés par l'UNICEF dans tout Haïti, est centré sur la recherche de moyens innovants, interactifs et séduisants pour mieux former la population à la prévention du choléra. Si elles sont mises en application, de simples informations comme devoir se laver les mains après être allé aux toilettes et apprendre aux gens comment réagir aux premiers signes de la maladie comme la fièvre, la diarrhée et les vomissements, pourraient sauver des centaines de vies.
Des enfants en train de lire des dépliants sur la sensibilisation au choléra et sa prévention pendant un cours Quai Jérémie, un quartier misérable de Port-au-Prince.
Soigner les personnes infectées par le choléra est important mais ce qui a un impact encore plus grand, ce sont les activités de mobilisation auprès des communautés destinées tout d'abord à empêcher le choléra de se propager. La maladie continue de faire des ravages en Haïti avec plus de 2000 décès et 90 000 personnes infectées. Comme dans le cas de la plupart des situations d'urgence, l'impact sur les enfants est le plus important.
« Le choléra est une des maladies les plus faciles à prévenir et à traiter. Il est donc indispensable que les communautés locales sachent comment l'identifier dès le départ, » dit Gallianne Palayret, Chargée de la protection de l'enfance à l'UNICEF. « C'est pourquoi nous épaulons actuellement ces éducateurs dans les techniques de communication qui les aideront à transmettre les informations de la façon la plus efficace. »
Vecteurs de changement
« Ces enfants vivent dans une situation très difficile, ils sont toujours en contact avec de l'eau souillée, » dit Chydena. « Il n'y a pas de latrines et conserver une bonne hygiène est un défi quotidien. Il est important de les protéger en leur apprenant les méthodes qui leur permettent de se protéger eux-mêmes contre la maladie. »
Des enfants regardent des dessins sur la sensibilisation au choléra et sa prévention pendant un cours Quai Jérémie, un quartier misérable de Port-au-Prince.
« Yon gode, dlo, savon - twa bagay nesese... » (Un gobelet, un peu d'eau et du savon, les trois choses nécessaires...)
Chydena espère qu'en apprenant cette chanson, les enfants se souviendront de certains signes de la maladie et comment la simple action de se laver les mains pourra sauver leurs vies. Elle espère aussi que, comme elle, ils deviendront aussi des vecteurs de changement et mobiliseront les autres, y compris leurs familles, pour leur faire prendre les bonnes précautions contre le choléra.
« Les enfants adorent chanter et ils ont une bonne mémoire pour les chansons, » dit Chydena. « Les chansons sont donc une façon naturelle de véhiculer les informations. »