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Les ONG prennent la parole à lAssemblée
générale
Pendant la Session extraordinaire, 15 ONG ont fait des présentations
orales à lAssemblée générale
de lONU et devant le Comité ad hoc plénier.
Représentant des ONG internationales, nationales et
communautaires, elles ont partagé tout un monde dexpériences
et de leçons, dappels vigoureux et de luttes
incessantes pour apporter un équilibre dans un monde
qui est « injustement défavorable aux enfants »
comme la déclaré un militant. Parmi les
orateurs, il y avait deux jeunes femmes de moins de 18 ans.
Les déclarations ont évoqué un large
éventail de problèmes : éducation,
travail des enfants, enfants privés de soins familiaux
et justice pour les mineurs. Cependant, deux thèmes
ont dominé ces 15 exposés. Le premier était
les droits de lenfant et la Convention relative aux
droits de lenfant, « pierres angulaires de
toute action entreprise dans le prolongement de la Session
extraordinaire »; le deuxième était
limpact quotidien et destructeur de la violence sur
la vie des enfants violence lors des situations de
conflit mais aussi violence provoquée par des disparités
économiques et sociales, violence ethnique, notamment
déplacement lié au développement, et
violence sexuelle. En Sierra Leone, par exemple, la guerre
« na duré que cinq ans mais nos enfants
sont déjà imprégnés dune
culture de violence », a déclaré
Christina Thorpe du Forum des éducatrices africaines
(FEA).
Les orateurs ont reconnu que de nombreuses améliorations
avaient été apportées à la vie
des enfants au cours de la dernière décennie.
Soixante-trois pays ont atteint lobjectif fixé
lors du Sommet mondial pour les enfants visant à réduire
dun tiers la mortalité des moins de 5 ans; la
poliomyélite est sur le point dêtre éradiquée
et plusieurs autres maladies évitables sont jugulées.
Mais ces succès, a déclaré Dean Hirsch
de World Vision International, sont rendus caduques par les
millions denfants qui sont toujours victimes de la violence,
de sévices et de trafics, qui sont estropiés
et tués pendant les guerres, et dont la voix nest
pas entendue ou est ignorée. Et de conclure : « Un
monde qui tolère ou approuve quelque forme de violence
et de mauvais traitements que ce soit à légard
des enfants nest pas digne des enfants ».
Le monde nest pas digne des enfants, a déclaré
le représentant de la Marche mondiale en faveur des
enfants et de la Marche mondiale contre le travail des enfants,
Kailash Satyarthi, « on les achète comme
des animaux, on les enferme dans des usines et des maisons
et on les oblige à mendier après avoir mutilé
leurs minuscules organes pour inspirer la pitié. »
Il nest pas non plus digne, a-t-il ajouté, des
« jeunes filles emprisonnées dans le commerce
de la chair ou des enfants attachés sur le dos des
chameaux dans les pays du Golfe, où les cris de lenfant
font courir le chameau de plus en plus vite et rendent son
maître heureux ».
Tous les orateurs sont convenus que la communauté
internationale, et les ONG, peuvent et doivent faire mieux.
- Les négociations commerciales et les politiques
économiques, les ressources, un allégement
de la dette plus rapide et plus vigoureux, ainsi quune
aide à un développement de qualité
sont autant de secteurs qui doivent être renforcés,
la priorité étant donnée aux pays qui
sont prêts à promouvoir et respecter les droits
de lenfant.
- Les frais de scolarité et le coût des manuels
et des fournitures scolaires devraient être totalement
annulés dans les écoles primaires.
- Un système de justice pour les mineurs à
la fois global, multisectoriel et adapté à
lenfant devrait être mis en place. Ce système
devrait refléter la Convention relative aux droits
de lenfant et les normes, règles et directives
de lONU, notamment les Règles minima des Nations
Unies pour la protection des mineurs privés de liberté.
- Dans la région de lEurope centrale et orientale/Communauté
des États indépendants, le système
de placement denfants en institution devrait être
démantelé et remplacé par un soutien
aux familles et aux garderies.
- Les gouvernements ne doivent pas attendre quil y
ait davantage de morts pour reconnaître que lépidémie
du SIDA est lune des crises les plus urgentes de notre
époque. Les gouvernements doivent mettre de côté
leurs propres programmes politiques et les subordonner à
lintérêt supérieur de lenfant.
Ils doivent décréter que le SIDA est une catastrophe,
définir leurs priorités et prendre des engagements
spécifiques, tout en affectant des fonds aux mesures
préventives.
- Les enfants et les jeunes doivent devenir une ressource
centrale dans les prises de décision sur les questions
qui les concernent. Faire participer les enfants et les
écouter devrait être institutionnalisé
dans les politiques et programmes publics.
Les ONG ont promis de continuer à travailler, selon
leurs moyens, en prenant leurs propres engagements envers
les enfants. La Marche mondiale contre le travail des enfants,
la Coalition pour mettre fin à lutilisation denfants
soldats, le Global Health Council, le Mouvement mondial en
faveur des enfants, le Groupe dONG pour la Convention
relative aux droits de lenfant, le Child Rights Information
Network et le Global Network of Religions for Children sont
autant dexemples dalliances conclues entre des
ONG pour prendre les rênes sur des questions importantes
liées à lenfance.
Et enfin, les paroles émouvantes et les actes de bravoure
des jeunes qui travaillent souvent dans des situations dangereuses
nous obligent à aller de lavant. Sensibilisant
les populations aux droits et responsabilités de lenfant
et encourageant dautres enfants à participer,
le Mouvement des enfants pour la paix en Colombie commence
déjà à couper quelques fils « de
la grosse corde du mal qui étrangle le monde ».
Mayerly Sanchez, 16 ans, du Mouvement des enfants, a fait
une promesse émouvante et plaidé auprès
des dirigeants de la planète.
« Les souffrances dans mon pays »,
a-t-elle dit, ne nous « démoralisent pas
ou ne nous poussent pas vers des groupes qui font le mal dans
le monde. Nous sommes ceux qui trouveront les moyens de libérer
le monde de la corde de mal et de haine qui létrangle.
Et quand nous le ferons, la violence dormira si profondément
quelle ne se réveillera plus jamais. Les adultes
qui ne croient toujours pas en nous ne pourront plus se couvrir
les oreilles et couvrir la bouche des enfants pour quils
ne puissent pas sexprimer, parce que maintenant il y
a des gens comme vous qui peuvent user de leur autorité
pour entraîner le monde vers la meilleure direction
possible et faire en sorte que notre rêve fleurisse ».
Cliquez ici pour accéder aux présentations
orales des ONG à la Session extraordinaire (en
anglais).
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