Mali : La crise nutritionnelle aggravée dans les zones touchées par le conflit, selon l'UNICEF
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BAMAKO, Mali/DAKAR/NEW YORK, 9 octobre 2017 – Une crise nutritionnelle exacerbée par la violence, l'instabilité et les déplacements au Mali menace la vie et l’avenir de milliers d'enfants, a averti l'UNICEF aujourd'hui.
Les nouvelles données publiées aujourd'hui sur base de l'enquête SMART 2017 montrent que le taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a atteint des niveaux « critiques » dans les régions affectées par le conflit de Tombouctou et Gao, alors que le taux national reste très élevé.
Le sondage montre que la malnutrition aiguë des enfants à Tombouctou est passée à 15,7 pour cent et à Gao à 15,2 pour cent, passant du niveau « sérieux » à « critique » selon l'échelle de classification de l'Organisation mondiale de la santé. Des niveaux sérieux de malnutrition aiguë ont également été enregistrés dans les régions de Kayes (14,2%) et Taoudéni (14,3%), alors que le taux national est de 10.7%.
« Derrière ces chiffres, il y a les vies des filles et des garçons les plus vulnérables et les plus oubliés du Mali, » a déclaré la Représentante de l'UNICEF Lucia Elmi. « Il faut sauver des vies en apportant des traitements, pour que chacun de ces enfants puisse guérir complètement. En même temps, nous devons investir dans les 1 000 premiers jours de vie d’un enfant, la période la plus importante pour prévenir le risque de malnutrition aiguë. »
On estime que 165 000 enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère en 2018. Ces enfants ont un poids très faible pour leur taille, souffrent d’une grave perte musculaire et sont neuf fois plus susceptibles de mourir en cas de maladie, en raison d’un système immunitaire affaibli.
Depuis la crise politico-sécuritaire qui a éclaté en 2012 au Mali, la violence et l'instabilité ont entraîné des déplacements de population et une perturbation des services sociaux au Nord du pays, ce qui a un impact néfaste sur l'état nutritionnel des filles et des garçons les plus vulnérables. D'autres facteurs, tels que l'accès limité à l'eau et à l'assainissement dans les régions du Nord et les maladies infantiles comme la diarrhée, les infections respiratoires aiguës et le paludisme, ont aggravé la situation.
Investir dans les 1 000 premiers jours de vie d'un enfant, en faisant la promotion de bonnes pratiques telles que l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois et le lavage des mains avec de l'eau propre et du savon, peut efficacement prévenir la malnutrition.
« Il est essentiel d’adopter une perspective sur le long terme pour lutter contre la malnutrition au Sahel, » a déclaré Noël Zagré, conseiller régional en nutrition de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « Il faut redoubler d’efforts pour renforcer la résilience des familles, en améliorant la sécurité nutritionnelle, l'accès à l'eau et l'assainissement et la connaissance des pratiques essentielles familiales telles que l'allaitement maternel. »
L'enquête SMART de 2017 a été menée au Mali par l'Institut National de Statistiques (INSTAT) avec le Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique, avec l'appui de l'UNICEF, du Programme alimentaire mondial, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et de l'agriculture et de l’Organisation mondiale de la santé.
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Note aux rédacteurs :
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Eliane Luthi, UNICEF Mali, + 223 75 99 93 11, eluthi@unicef.org
Thierry Delvigne-Jean, UNICEF West and Central Africa, +221 33 831 0862 tdelvignejean@unicef.org
Christopher Tidey, UNICEF New York, +1 917 340 3017, ctidey@unicef.org
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