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Les pluies longuement attendues ont provoqué le déplacement de nombreuses familles somaliennes vivant dans des camps de personnes déplacées à Mogadiscio, en Somalie.
Par Eva Gilliam et Yussuf Keynaan
MOGADISCIO, Somalie, 14 octobre 2011 – Les pluies longuement attendues de Deyr sont enfin arrivées dans la région australe et centrale de la Somalie, procurant un grand soulagement à ceux qui souffraient d’une sécheresse de plus de deux ans dans certaines régions.
Malheureusement, les précipitations soudaines ont un impact catastrophique sur plusieurs camps de personnes déplacées dans Mogadiscio et aux alentours. Les tentes de fortune qui servent d’abri à des centaines de milliers de somaliens réfugiés, faites de papier polyéthylène, de bâtons et de carton, ne résistent tout simplement pas à la pluie. Des milliers de personnes se retrouvent donc sans abri.
Le risque des maladies transmises par l’eau
L’hypothermie et un risque accru de maladies transmises par l’eau comme le paludisme, le choléra et la diarrhée aqueuse aiguë représentent de sérieux dangers avec l’arrivée des pluies. Ces dangers peuvent entraîner la mort des nombreux Somaliens souffrant déjà de famine et de malnutrition.
Dans les camps situés vers Soona-Key, dans le district d’Hodan à Mogadiscio, de nombreux abris ont été complètement balayés, et de nombreux enfants sont morts de froid. Un père dévasté vient d’enterrer le dernier de ses sept enfants, tous décédés depuis leur arrivée dans le camp de personnes déplacées de Soona-Key il y a seulement 40 jours. « Mes deux derniers enfants sont morts de froid et de faim », a-t-il annoncé solennellement. « Tout comme mes cinq autres enfants avant eux ».
La malnutrition affaiblit l’immunité
De nombreux autres camps, comme celui d’Hamar-Bille, dans le district de Wardigley, subissent également cette dévastation. Beaucoup de personnes souffrent du froid et de la faim et ne disposent ni de vêtements ni de couvertures pour se protéger des intempéries.
Les inondations atteignent des abris de fortune dans des camps de personnes déplacées à l’extérieur de Mogadiscio, en Somalie.
La responsable du camp du district de Wardigley, Sahra Haji Saiid, a lancé un appel urgent à l’aide dans la région. « À Hamar-Bille, six cent personnes déplacées souffrent », a-t-elle affirmé. « Je prie très vivement tout le monde de les aider ».
La prévalence de la malnutrition étant élevée dans les camps de Mogadiscio et de ses environs, l’impact des pluies est pire encore. D’après le rapport du Groupe d’évaluation de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Somalie, la prévalence de la malnutrition aiguë globale au sud de la Somalie serait de 36,4 pour cent et la prévalence de la malnutrition aiguë sévère serait de 15,8 pour cent. La malnutrition affaiblit l’immunité et rend les enfants particulièrement vulnérables au froid et aux autres maladies que peuvent provoquer la pluie et les inondations.
Le renforcement de l’intervention
Le nombre de personnes exposées au paludisme en Somalie dans ce contexte de saison des pluies est estimé à deux millions et demi. Afin de prévenir une épidémie de paludisme, en particulier chez les enfants souffrant de malnutrition et les populations déplacées, l’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires renforcent leur intervention contre une potentielle épidémie, grâce à des financements du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme (FMSTP) et du Ministère du développement international du Royaume-Uni.
Dans les camps de personnes déplacées de Mogadiscio, la première tournée de traitement des habitations aux insecticides vise 45 000 foyers. Elle permettra de protéger les foyers de la transmission pendant trois ou quatre mois et sera suivie d’une seconde tournée de pulvérisations en mars et en avril l’année prochaine. En outre, les partenaires mènent des campagnes de sensibilisation des familles à la prévention du paludisme et aux aides existantes en cas de contraction de la maladie.
Enfin, 560 000 doses de traitements antipaludéens connus sous le nom de polythérapies à base d’artémisinine et un million de tests de diagnostic rapide seront fournis aux établissements de soins, aux postes sanitaires communautaires et à des points de prestation de services supplémentaires établis par les partenaires.