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« La situation des enfants dans le monde 2011 - l'adolescence, l'âge de tous les possibles », le rapport phare de l'UNICEF, est axé sur le développement et les droits de plus d'un milliard d'enfants dans le monde entier âgés de 10 à 19 ans. Cette série d'articles, d'essais et de reportages multimédia a pour objectif d'accélérer et accroître la lutte des adolescents contre la pauvreté, l'inégalité et la discrimination entre les sexes. Voici l'un de ces reportages.
Par Malcolm Brabant
SALEWALA, Pakistan, 16 mars 2011- Les inondations désastreuses au Pakistan en juillet dernier ont apporté la possibilité de convaincre les communautés rurales de cesser de contraindre les filles aux mariages d'enfants.
VIDÉO (en anglais) : le reportage de Malcolm Brabant, de l'UNICEF, sur les efforts menés par l'organisation pour convaincre les familles du sud du Pakistan de mettre fin à la tradition des mariages d'enfants.
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Les populations de villages isolés qui ont été obligées d'abandonner leurs foyers à cause des inondations sont confrontées à de nouvelles influences extérieures et à des argumentations défavorables au mariage précoce.
« Les gens sont en train de sortir de l'isolement », dit Jan Sigismund, coordinateur des urgences pour l'UNICEF à Multan, au Pundjab. « Un changement de mentalité est en train de s'opérer ». Il s'exprime à l'extérieur d'un espace « ami des enfants » appuyé par l'UNICEF où Farzana, 17 ans, était en train de jouer avec ses deux enfants.
Farazan a été mariée à l'âge de 15 ans à un parent éloigné et regrette avec amertume que son enfance et son éducation aient été écourtées. « Cela me fait très mal », dit-elle, un jeune enfant pleurant sur ses genoux et avec seuls ses yeux apparaissant sous un foulard. « Je voulais faire des études et me faire une vie à moi ».
Rapport avec le développement
« Les gens ne se rendent pas compte qu'une mère instruite pourrait mieux élever ses enfants », ajoute-t-elle. Trois autres jeunes mariées qui sont encore des enfants sont assises à ses côtés, revêtues de la même façon.
Des filles obligées de se marier lorsqu'elles étaient trop jeunes amènent leurs enfants dans un espace ami des enfants appuyé par l'UNICEF à Salewala, au sud du Pundjab, au Pakistan.
D'un autre côté, mettre fin aux mariages d'enfants pose les bases pour un accès des filles à l'éducation, pour une meilleure santé de l'enfant et de la mère et pour un développement économique durable qui inclut les filles – autant d'éléments qui sont fondamentaux pour les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le mariage d'enfants est à la fois une conséquence et une cause de la pauvreté. Au Pakistan, les parents approuvent souvent un mariage d'enfants comme une façon de réduire le nombre de bouches à nourrir dans les familles nombreuses. Mais le mariage précoce conduit à des naissances en âge précoce qui ont de graves conséquences en matière de risques pour la santé à la fois de la mère et de l'enfant.
Avoir un bébé à un âge trop jeune est la principale cause de décès chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement. Ceux qui naissant de filles mariées trop jeunes grandissent en moins bonne santé et plus pauvres.
Farzana, 17 ans, joue avec un de ses enfants à l'extérieur d'un espace ami des enfants appuyé par l'UNICEF à Salewala, au sud du Pundjab, au Pakistan. Elle a été obligée de se marier il y a deux ans et regrette avec amertume son enfance perdue.
Briser l'engrenage
Bien que les agents de l'UNICEF soient optimistes sur le changement de mentalités, subsiste la crainte que les inondations de l'an dernier puissent accélérer la coutume du mariage d'enfants. Près de 20 millions de personnes ont été touchées par les inondations et beaucoup ont non seulement perdu leurs maisons mais aussi leurs moyens de subsistance.
Les parents risquent à présent de pousser à contrecoeur leurs filles vers des mariages précoces non désirés en raison de la pauvreté.
Farzana dit qu'elle ne veut pas reproduire un tel engrenage. « Nous ne voulons pas que nos filles soient comme nous », dit-elle. « Nous voulons que nos filles fassent des études et prennent en main leurs responsabilités, deviennent enseignantes ou ce qu'elles veulent ».
Sans soutien financier pour que les familles se défassent de leurs vieilles habitudes, elle craint cependant le pire.