Des enfants conçoivent l’école de leurs rêves dans la bande de Gaza

Découvrez comment l’UNICEF travaille avec les élèves pour concevoir l’école de leurs rêves

Par Laila Barhoum and Catherine Weibel
UNICEF State of Palestine/2016/El Baba
14 décembre 2016

GAZA, État de Palestine, le 14 décembre 2016 – Il y a deux ans, 50 jours de conflit armé ont eu des conséquences sans précédent sur les enfants et les écoles de Gaza : 258 écoles ont subi des dégâts mineurs, partiels ou importants. La destruction des écoles a eu un effet dévastateur sur le système éducatif.

Lorsque les enfants ont commencé leur année scolaire en septembre 2014, ils ont constaté que leur école avait à tout jamais changé d’apparence. Les cours de récréation étaient couvertes de poussière et de débris, et certaines salles de classe n’étaient plus que décombres. Les dégâts dans les écoles ont eu une incidence négative sur l’environnement d’apprentissage et sur la capacité des enfants à se concentrer sur leurs études. Ce problème continue aujourd‘hui.

Même avant le conflit, le domaine de l’éducation était déjà sous pression dans cette enclave côtière soumise à un blocus depuis près de 10 ans. Actuellement, près de deux tiers des écoles publiques fonctionnent en classes alternées afin de pouvoir accueillir tous les élèves. Le temps passé en classe a donc été raccourci et les niveaux de violence à l’école ont augmenté.

UNICEF State of Palestine/2016/El Baba

Nada, neuf ans, montre un dessin de la salle de classe de ses rêves. « Je n’aime pas l’allure qu’a ma salle de classe aujourd’hui, la plupart des fenêtres sont cassées et sur les murs la peinture est craquelée », affirme-t-elle. « Je rêve d’une salle de classe avec de beaux rideaux, un meilleur éclairage et des fenêtres qui nous protègent de la pluie et du soleil ».

Une deuxième maison

L’UNICEF travaille avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour créer de meilleurs environnements d’apprentissage pour ces enfants. Ensemble, les deux organismes reconstruisent une école publique et rénovent 17 autres écoles, qui bénéficieront également de salles de classe supplémentaires. Ce projet UNICEF-PNUD est appuyé par Al Fakhoora, un programme de la Fondation Education Above All (L’éducation avant tout) financé par le Fonds du Qatar pour le développement, qui vise à améliorer l’éducation des enfants les plus vulnérables.

Afin de rendre les écoles aussi accueillantes que possible, l’UNICEF et le PNUD ont consulté les enfants et les adolescents via des discussions et des séances de dessin. Leur point de vue a été intégré à la conception des nouvelles écoles et salles de classe par un architecte « ami des enfants ».

Beaucoup d’enfants rêvaient que leur école devienne leur deuxième maison : un endroit où ils se sentent en sécurité, protégés et entourés. Parmi leurs principales préoccupations figurait le fait que les salles de classes soient bien équipées pour les protéger toute l’année.

« Dans notre classe, il fait très chaud en été et très froid en hiver. C’est vraiment pas très confortable. J’aimerais bien qu’on ait des ventilateurs et des radiateurs », explique Hala, 10 ans.

Nada, 9 ans, explique qu’elle n’aime pas l’allure de sa salle de classe. « La plupart des fenêtres sont cassées et sur les murs la peinture est craquelée. Je rêve d’une salle de classe avec de beaux rideaux, un meilleur éclairage et des fenêtres qui nous protègent de la pluie et du soleil » affirme-t-elle, tandis que Fadia, 13 ans, rêve de bâtiments neufs et sûrs, avec des toilettes propres.

UNICEF State of Palestine/2016/El Baba

Karmel à l’école élémentaire pour filles d’Abu Tamam, imaginant sa salle de classe idéale. « J’aimerais qu’il y ait un grand tableau tout neuf. Celui que nous avons est rayé et fendu, c’est difficile d’écrire dessus », explique-t-elle.

« J’aimerais qu’il y ait un grand tableau tout neuf. Celui que nous avons est rayé et fendu, c’est difficile d’écrire dessus », explique Karmel, 14 ans.

« Il y a vraiment beaucoup de monde dans ma classe. Je partage mon bureau avec une autre élève ; il arrive que trois élèves partagent le même bureau », affirme Qamar, 12 ans, dont l’école à Shejaiya a été à moitié détruite pendant les hostilités de 2014.


« Je rêve d’une salle de classe avec de beaux rideaux, un meilleur éclairage et des fenêtres qui nous protègent de la pluie et du soleil. »


Les élèves ont souvent exprimé leur inquiétude face au manque de matériel pédagogique, d’activités artistiques et d’équipements sportifs adéquats, ce qui affecte particulièrement les filles dans une société où elles n’ont pas le droit de jouer dans la rue.

« Avant, on avait un laboratoire de sciences, mais il a été détruit lors de la dernière guerre. À présent, beaucoup de nos leçons de sciences ne comprennent pas d’application pratique des expériences que nous lisons dans notre manuel », se plaint Salma, 14 ans. Israa, 9 ans, aimerait qu’il y ait une salle informatique, tandis que Marah, 9 ans, et Raghad, 12 ans, rêvent d’une bibliothèque pleine de livres qu’elles pourraient emprunter.

« L’endroit où nous pratiquons les activités sportives dans l’école est très petit et n’est pas couvert. Nous jouons en plein soleil, et n’avons pas l’équipement nécessaire », se plaint Baraa, 10 ans, tandis que Fatma, 13 ans, souhaiterait un terrain de basket où les filles pourraient faire du sport librement.

UNICEF State of Palestine/2016/El Baba

Des jeunes filles peignent une fresque dans une école de la bande de Gaza. « De nombreuses œuvres représentent les rêves et les aspirations des élèves et offrent une vision imagée de l’avenir qu’ils veulent construire », explique June Kunugi, Représentante spéciale de l’UNICEF dans l’État de Palestine.

Une vision imagée de l’avenir

La nouvelle école amie des enfants UNICEF-PNUD prend en considération les rêves des enfants. Elle sera plus sûre, plus inclusive, avec des toilettes et des fontaines à eau améliorées, un meilleur éclairage et une meilleure aération des salles de classe et l’accès des enfants handicapés sera facilité. Le mobilier sera mieux adapté aux enfants et plus confortable.

En plus de ces améliorations conceptuelles et structurelles, beaucoup d’élèves ont réclamé un environnement lumineux et coloré à l’école. En partenariat avec le Ministère palestinien de l’éducation et de l’enseignement supérieur et la General Union of Cultural Centers (GUCC), l’UNICEF a aidé à faire de cette vision une réalité.

Au total, 1 450 élèves de 145 écoles de la bande de Gaza ont été formés par des artistes et des enseignants locaux aux techniques de peinture artistique et murale. Les élèves ont ensuite réalisé plus de 400 peintures murales dans les écoles de la région.

De nombreuses peintures représentent des paysages magnifiques, colorés, portant l’espoir et le changement positif dans leur environnement d’apprentissage. D’autres peintures relaient des messages conçus par les élèves eux-mêmes encourageant leurs camarades à se laver les mains, à adopter un mode de vie sain, à montrer leur implication dans leurs études ou à rejeter le mariage précoce.

« Les peintures murales montrent clairement les résultats positifs pouvant être obtenus lorsque l’on donne aux enfants et aux adolescents la possibilité de s’exprimer », affirme June Kunugi, la Représentante spéciale de l’UNICEF dans l’État de Palestine. « De nombreuses œuvres représentent les rêves et les aspirations des élèves, et offrent une vision imagée de l’avenir qu’ils souhaitent construire ».