Nous construisons un nouveau UNICEF.org et sommes en période de transition. Merci pour votre patience – N’hésitez pas à nous rendre visite pour voir les changements mis en place.
Un projet pilote étend rend plus accessibles les soins obstétricaux d’urgence en Haïti.
Par Chloe Sydney
En Haïti, les cliniques offrant des soins obstétricaux et néonatals d'urgence œuvrent pour réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale.
MARIGOT, Haïti, le 25 juillet 2013 - Madette Perrique laissa échapper un gémissement déchirant. Elle donnait naissance et avait mal. Quelques minutes seulement après être arrivée à la clinique de Marigot, elle avait été transférée en urgence dans la salle d'accouchement par une équipe d'infirmières habillées en bleu. Quelques instants plus tard, le cri d’un bébé retentit.
Bienvenue au monde!
Dans la salle d'attente, sa belle-sœur, Elmate Jean-Louis a versé des larmes de joie et de soulagement à l'arrivée de sa nièce. Mme Perrique a eu de la chance: Sa famille l'a accompagnée à la clinique, la sauvant d'une naissance potentiellement mortelle à la maison.
Des taux élevés de mortalité
Selon les conclusions de l’Enquête Haïtienne Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services 2012, moins de 36 pour cent des naissances ont lieu dans les établissements de santé dans le pays.
Quatre cliniques pilotes oeuvrent pour réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale en Haïti en fournissant des soins obstétricaux et néonatals d'urgence.
En conséquence, les taux de mortalité maternelle et néonatale en Haïti sont élevés. La mortalité maternelle était estimée à 35 pour 1000 en 2010, et, à partir de 2012, les statistiques indiquent que 3.1 pour cent des nouveau-nés meurent sous un mois.
Ces chiffres ont considérablement baissés par rapport aux années précédentes, mais aucune mère ne devrait mourir en donnant la vie et aucun enfant ne devrait mourir en la découvrant- d'autant plus que cinq des principales causes de mortalité maternelle peuvent être traitées dans une structure de santé bien encadrée et équipée.
Initiative
Quatre cliniques pilotes à travers Haïti oeuvrent pour réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale en fournissant des soins obstétricaux d'urgence de base. Ces cliniques ont été créées à travers un partenariat entre le Ministère de la Santé Publique et de la Population, le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et l'UNICEF.
Cette initiative a occasionné la création d'autres centres dans des zones urbaines comme Port-au-Prince, mais elle reste particulièrement importante dans les zones rurales où l’accès aux soins de santé est très limité.
Marigot en est l’exemple parfait. Cette communauté se situe à 80 kilomètres au sud de Port-au-Prince, par-delà des montagnes, près de la mer des Caraïbes.
La clinique a ouvert ses portes à Marigot en Octobre 2012 aux côtés d'un centre de santé déjà établi. La clinique offre des soins 24h/24. Ses murs verts et blancs sont garnis de fleurs éclatantes, et le drapeau haïtien y est hissé haut et fier.
Selon le Directeur de la clinique, Dr André Misnick, 89 naissances y ont eu lieu entre Octobre 2012 et mai 2013, et les mères et les bébés ont tous quitté la clinique en bonne santé. Mme Perrique et sa fille ne font pas exception.
Transport et tradition
En plus d'offrir des soins obstétricaux et néonatals, la clinique de Marigot organise des rencontres avec les dirigeants communautaires pour expliquer l'importance des soins de qualité, et offre une formation pour les matrones – des accoucheuses traditionnelles haïtiennes qui n’ont généralement pas de formation formelle.
Bien que les services de la clinique soient gratuits, Johanne Guillaume, infirmière, explique que de nombreuses femmes donnent naissance à la maison avec l'aide d'une matrone, car elles n'ont pas les moyens de se rendre à la clinique.
Sans l'aide de sa belle-sœur, il est probable que Mme Perrique aurait fait la même chose.
Le Dr Misnick relate que les pratiques culturelles traditionnelles du pays expliquent le taux élevé de naissances hors-clinique du pays.
« Les gens font confiance aux matrones locales dont les pratiques d'accouchement sont transmises de génération en génération, et préfèrent souvent leurs services à ceux des sages-femmes formées professionnellement », dit-elle.
D’une part, les matrones peuvent offrir une aide utile, en particulier dans les régions éloignées où l'accès aux transports est limité. Mais d'autre part, les vies de la mère et de l'enfant peuvent être mises en danger si une matrone n’est pas formée à reconnaître les signes de complications - d'où l'importance de la formation.
Sauver des vies
Le Dr Francine Kimanuka, Chef de santé pour l’UNICEF, explique que l'UNICEF espère prochainement étendre l'initiative.
« La combinaison de soins obstétricaux et néonatals dans la clinique et l’offre de formation de matrones dans les régions éloignées devrait fortement contribuer à réduire les taux de mortalité néonatale et maternelle », dit-elle.
En effet, grâce à la clinique de Marigot, Mme Perrique a donné naissance à une petite fille en bonne santé.