Nous construisons un nouveau UNICEF.org et sommes en période de transition. Merci pour votre patience – N’hésitez pas à nous rendre visite pour voir les changements mis en place.
(De g. à d.) Le Chef de la nutrition à l’UNICEF, Werner Schultink, s’entretient avec la Représentante de l’UNICEF en Haïti, Françoise Gruloos-Ackermans, la Première dame du pays Sophia Martelly et le Dr Florence Guillaume Duperval, Ministre de la santé. Le bureau de Mme Martelly a pris la tête du programme Aba Grangou (À bas la faim), qui veut s’attaquer à la faim et la malnutrition dans le pays.
Par Suzanne Suh
Port-au-Prince, Haïti, le 18 juin 2012 – En mars, un peu plus de deux ans après le séisme de 2010 qui a dévasté Haïti, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont fourni un appui au Ministère de la santé pour mener l’étude nationale SMART sur la nutrition.
SMART – acronyme anglais de Suivi et évaluation normalisés des phases des secours et de la transition – est une méthode améliorée fondée sur les deux indicateurs de santé publique les plus fondamentaux pour évaluer la gravité d’une crise humanitaire : le statut nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et le taux de mortalité de la population.
Ces indicateurs sont utiles pour juger des besoins et décider où allouer les ressources en priorité, ainsi que pour évaluer dans quelle mesure le système mis en place répond aux besoins de la population et donc comprendre l’impact global des secours.
SMART a été lancé essentiellement pour améliorer les capacités techniques des partenaires d’exécution chargés de mener l’enquête, de l’analyser, l’interpréter et en rapporter les conclusions de manière standardisée, afin de garantir la fiabilité des données sur la santé et la nutrition. Son but principal est de faciliter le processus au maximum pour le personnel de terrain et de le rendre aussi fiable que possible pour les décideurs. Il s’avère être une étape cruciale pour améliorer la façon dont les secours d’urgence sont évalués dans le monde entier.
Une longue histoire de dénutrition
Même avant le séisme du 12 janvier 2012, les taux de sous-nutrition chez les enfants haïtiens étaient parmi les plus élevés de la région Amérique latine et Caraïbes. En 2005, un enfant de moins de cinq ans sur trois accusait des retards de croissance ou souffrait de dénutrition chronique, un sur dix souffrait de cachexie ou de malnutrition aiguë et six sur dix étaient anémiques. De plus, un quart des enfants avait un poids insuffisant à la naissance.
Le Dr Enrique Paz, Conseiller régional pour la santé en Amérique latine et aux Caraïbes, parle de l’étude SMART sur la nutrition en Haïti, qui s’est faite avec l’appui de l’UNICEF.
Peu après le séisme, l’UNICEF et ses partenaires ont aidé le Gouvernement haïtien à fournir une aide humanitaire cruciale aux familles concernées. Ils ont procédé à des interventions nutritionnelles d’urgence pour prévenir et soigner la dénutrition infantile et réduire les risques de mortalité infantile. Celles-ci comprenaient des activités d’éducation et de conseil sur les meilleures pratiques alimentaires pour bébés et jeunes enfants, comme l’allaitement exclusif au sein. L’UNICEF a également fourni des micronutriments aux mères et aux enfants, dont du fer, de l’acide folique, des poudres et comprimés de multi-oligo-éléments, de la vitamine A et des médicaments vermifuges. Il a aussi appuyé la gestion intégrée de la malnutrition aiguë sévère.
Depuis, ces interventions ont été élargies au pays tout entier, à travers 198 tentes ou centres pour nourrissons, qui sont des espaces où les mères peuvent donner le sein en toute sécurité et où l’on distribue du lait maternisé aux orphelins et aux enfants dont la mère est incapable d’allaiter. Elles se font aussi dans 24 hôpitaux et 290 programmes communautaires d’alimentation thérapeutique pour enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, ainsi que lors de campagnes de distribution massive. Enfin, l’UNICEF donne son appui à des centres de santé offrant des services de santé maternelle et infantile de base (comme la vaccination) et fournit de l’eau potable et des services d’hygiène et d’assainissement dans les camps.
Réduire la faim et la malnutrition L’enquête SMART en Haïti a montré que les résultats étaient étonnamment bons, avec une baisse des taux de malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois par rapport à ceux relevés lors de l’enquête démographique et sanitaire de 2005-2006. Les retards de croissance ont diminué de 23,4 pou cent et la malnutrition aiguë et sévère a diminué, passant à 4,1 et 1 pour cent respectivement. La prévalence des enfants souffrant d’insuffisance pondérale est, elle, passée de 18 pour cent en 2005-2006 à 10,6 pour cent en 2012.
« Ces chiffres prouvent que nous avons été performants, et quand je dis « nous », je parle de nous tous, de tous les partenaires », se réjouit Françoise Gruloos-Ackermans, représentante de l’UNICEF en Haïti. « Mais ils requièrent une attention prolongée et des mesures soutenues pour aider le pays à maintenir ces bons résultats et à avancer sur la voie de l’OMD 1 », a-t-elle ajouté en se référant à l’Objectif du Millénaire pour le développement qui vise à réduire le nombre de personnes souffrant de la pauvreté et de la faim.