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« La situation des enfants dans le monde 2011 - l'adolescence, l'âge de tous les possibles », le rapport phare de l'UNICEF, est axé sur le développement et les droits de plus d'un milliard d'enfants dans le monde entier âgés de 10 à 19 ans. Cette série d'articles, d'essais et de reportages multimédia a pour objectif d'accélérer et accroître la lutte des adolescents contre la pauvreté, l'inégalité et la discrimination entre les sexes. Voici l'un de ces reportages.
Par Thomas Nybo
PORT-AU-PRINCE, Haïti, 25 février 2011 – Quand nous avons rencontré Jean Bernite seulement six semaines après le tremblement de terre de janvier 2010, elle habitait une tente avec quatre membres de sa famille. Elle n'allait plus à l'école mais était impatiente de retourner en classe.
VIDÉO : le correspondant de l'UNICEF Thomas Nybo apporte un point sur la vie et l'éducation de Jean Bernite, 19 ans, qui fait part de ses espoirs et de ses inquiétudes pour l'avenir plus d'un an après le tremblement dévastateur d'Haïti. Narration en français Patrice Brizard
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Alors que, le mois dernier, approchait le premier anniversaire du tremblement de terre, nous sommes partis à la recherche de Jean pour observer quels effets, s'ils existent, ont eu sur elle les opérations de secours. Nous l'avons retrouvée dans le même camp provisoire, Sainte-Thérèse, dans le quartier de Pétionville, à Port-au-Prince.
« Ma situation s'est stabilisée », explique Jean, qui a aujourd'hui 19 ans. « J'étais au lycée après le tremblement de terre mais j'avais arrêté mes études pour pouvoir être bénévole et aider les rescapés du séisme. Au bout d'un moment, mes amis m'ont recommandé de retourner à l'école et je suis passé à l'action. Je suis retournée à l'école et, à présent, je suis au lycée en dernière année. »
Vers une vie meilleure
Tandis que nous parlions avec Jean, elle effectuait son ensemble habituel de tâches quotidiennes sans hésitation. Ses journées sont longues et pleines d'incertitude. Pourtant, remarquablement, elle reste heureuse et optimiste, principalement à cause de sa foi dans l'éducation comme moyen principal de se construire une vie meilleure.
« S'il y avait deux choses importantes que j'aimerais changer dans ma vie, l'une serait d'aller à l'université, et pas seulement pour moi mais pour tous les enfants haïtiens qui ont terminé le lycée et n'ont pas la possibilité d'aller à l'université », dit-elle. « Et après l'université, j'aimerais trouver un bon travail ».
L'UNICEF a suivi les progrès de Jean, 19 ans, depuis les moments qui ont suivi le tremblement de terre de 2010 en Haïti alors qu'elle avance aujourd'hui dans la vie dans un camp de déplacés et poursuit son éducation.
Nous avons demandé à Jean ce qui la frustre le plus dans ses conditions de vie actuelles. Elle a répondu que ce dont elle avait le plus à se plaindre est de toujours vivre dans une tente. Et Jean est loin d'être la seule ; plus d'un million d'Haïtiens affectés par le tremblement de terre, dont environ 380 000 enfants et adolescents, vivent toujours dans des camps surpeuplés.
L’aide de l'UNICEF
L'UNICEF et ses partenaires ont aidé 720 000 jeunes comme Jean à retourner à l'école. En mettant en place de nouvelles écoles, en procurant des tentes et du matériel pédagogique, les agences humanitaires travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour veiller à ce que chaque enfant haïtien ait les mêmes chances d'accéder à une éducation de qualité.
Bien que les progrès aient été importants, il n'en reste pas moins que plus de la moitié des enfants d'Haïti ne vont pas à l'école. En outre, le rythme de construction des écoles a été ralenti par le déblayage des gravats et des problèmes continuels relatifs à la propriété des terrains.
« Les changements que j'attendais, je ne les vois toujours pas », déplore Jean, parlant du processus de reconstruction d'Haïti. « Mais ce qu'il y a de positif dans ma vie c'est que j'ai toujours voulu finir mes études au lycée et, à présent, je suis en dernière année et je suis sur le point de réaliser ce rêve ».