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Les enfants d'Haïti vacillent encore sous l'impact durable du séisme du 12 janvier 2010. Un an après, voici une histoire parmi tant d'autres sur le long parcours qui mène des secours à la reconstruction.
ANSE-À-PITRES, Haïti, 3 février 2011 – Il y a deux ans, quand Winston avait 12 ans, sa mère s'est remariée. Son beau-père ne voulait pas s'occuper de lui et Winston a été mis à la rue. En Haïti, ceci n'est pas une histoire rare.
VIDÉO : Le reportage de Gabi Menezes, de l'UNICEF, sur les opérations destinées à protéger les enfants haïtiens de la traite et de l'exploitation à la frontière de la République dominicaine. Narration Marc Chalamet
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Ce qui est arrivé par la suite à Winston n'est pas non plus banal. Attiré par l'idée de trouver une vie meilleure, il est passé illégalement en République dominicaine, le pays voisin. Là-bas, dit-il, un policier l'a trouvé dans la rue, l'a emmené chez lui et l'a violé.
Parlant à un agent humanitaire dans la localité frontalière d'Anse-à-Pitres, Winston dit que, malgré ses horribles expériences de la rue, il ne peut pas retourner dans sa famille. « Maintenant, je vis ici », insiste-t-il.
Impact du tremblement de terre
Anse-à-Pitres est l'un des nombreux endroits où Winston et des enfants comme lui passent illégalement en République dominicaine pour chercher du travail et un avenir meilleur.
La police des frontières contrôle les voitures et les personnes qui la traversent mais, surtout les jours de marché, il est facile pour les enfants de se faufiler illégalement dans la foule.
Un garçon haïtien sur un marché près de la frontière dominicaine que de nombreux enfants tentent de franchir illégalement pour chercher du travail et une vie meilleure.
L'UNICEF estime qu'au moins 2000 enfants haïtiens ont fait l'année dernière l'objet d'un trafic vers la République dominicaine. L'impact du tremblement de terre de janvier 2010 a probablement aggravé la situation, de nombreuses familles s'étant appauvries.
Pour résoudre ce problème, l'UNICEF épaule la Brigade de protection des mineurs de la police haïtienne qui contrôle les véhicules pour empêcher les enfants non accompagnés ou sans papiers de franchir la frontière. Mais l'UNICEF et ses partenaires doivent renforcer l'action de la brigade.
« Le nombre de policiers à la frontière est limité. Ils doivent travailler sur des problèmes qui vont du meurtre au trafic de drogue et ont besoin d'aide pour faire face au nombre important d'enfants qui tentent de traverser la frontière et y réussissent », dit Gallianne Palayret, Chargée de la protection de l'enfance à l'UNICEF.
Centres de jour pour les enfants vulnérables
Dans la partie haïtienne d'Anse-à-Pitres, sur un terrain de jeux, environ 30 enfants se réunissent deux fois par semaine pour danser et chanter. Ils sont encadrés par des moniteurs de Heartland Alliance, une ONG appuyée par l'UNICEF.
Gallianne Palayret, Chargée de la protection de l'enfance à l'UNICEF s'entretient avec une mère et un enfant près de la frontière entre Haïti et la République dominicaine.
Des centres de jour comme celui-ci, qui ont été mis en place en Haïti à plusieurs points de la frontière, accueillent les jeunes les plus vulnérables dont les enfants des rues. Pendant quelques heures, ils peuvent jouer et apprendre. Ils reçoivent aussi un repas chaud.
« Nous offrons aux enfants la possibilité d'être des enfants », explique Clarine Laura Johannes, la responsable des moniteurs de Heartland Alliance. « Nous avons également conçu des programmes où ils peuvent au moins apprendre à écrire leur nom et [nous] leur apprenons à compter. Nous essayons de leur apprendre des choses qu'ils pourront utiliser dans leur environnement et dans leur avenir ».
Retrouver leur enfance perdue
De nombreux enfants du centre de jour racontent des histoires semblables à celle de Winston. Ici, plusieurs enfants ont quitté leur village proche d'Anse-à-Pitres parce qu'ils avaient faim et pensaient qu'ils pourraient trouver du travail en République dominicaine. D'autres ont été mis dehors par leurs parents.
« L'UNICEF tente vraiment d'aider les gamins des rues qui se trouvent à la frontière », dit Gallianne Palayret. « Nous continuons aussi de réunir les enfants haïtiens retrouvés en République dominicaine avec leurs parents en Haïti mais nous devons toujours nous assurer que ceci est fait dans l'intérêt de l'enfant. »
Les centres de jour sur les sites frontaliers continueront d'accueillir les enfants des rues et leur offriront l'appui nécessaire. De cette façon, Winston et d'autres enfants vulnérables comme lui pourront retrouver leur enfance perdue.