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Une Haïtienne séropositive tient son bébé dans un dispensaire dont s'occupe une ONG appuyée par l'UNICEF. L'enfant n'est pas porteur du VIH.
Les enfants d'Haïti vacillent encore sous l'impact durable du séisme du 12 janvier 2010. Un an après, voici une histoire parmi tant d'autres sur le long parcours qui mène des secours à la reconstruction.
Par Roderick Huntress
NEW YORK, États-Unis, 12 janvier 2011 – Dans un Haïti qui a beaucoup de mal à se relever du tremblement de terre dévastateur de l'an dernier, on peut noter les signes de l'intervention de l'UNICEF face à l'épidémie de VIH et de SIDA dans les endroits les plus inattendus, même parmi des enfants en train de jouer.
Bianca, 12 ans, une fille de Carrefour dont la soeur aînée est morte durant le tremblement de terre, fait partie des jeunes bénéficiant d'un programme sportif dont s'occupe le Comité olympique haïtien, un partenaire de l'UNICEF. « Quand je joue, dit-elle, je n'ai pas le temps de penser à la mort de ma soeur. »
Entre les jeux, Bianca peut aussi obtenir les informations qu'elle peut un jour avoir à utiliser pour sa propre protection et celle des autres. Des programmes comme celui offrent non seulement des activités sportives pour aider les enfants à surmonter leurs traumatismes et renforcer leur confiance en eux mais apportent aussi des informations sur la prévention du VIH, la planification familiale et divers sujets importants.
Leçons indispensables
En Haïti, ces connaissances sont aujourd'hui indispensables. Le tremblement de terre a créé une situation qui a accru la vulnérabilité des jeunes au VIH, en particulier dans les camps de déplacés où l'accès aux prestations permettant de prévenir la transmission du virus risquent d'être limitées.
Face à ces défis, la réponse de l'UNICEF comprend un partenariat formé avec la FOSREF, une ONG qui offre une formation complète sur les aptitudes nécessaires à la vie quotidienne pour les jeunes qui vivent dans les foyers, les camps et les zones environnantes. Les aptitudes utiles comprennent entre autres les capacités de communication pour pouvoir discuter de sexualité et de l'usage des préservatifs ainsi que les stratégies de négociation destinées à retarder les rapports sexuels.
Bianca, 12 ans, qui a perdu sa sœur lors du tremblement de terre en Haïti, trouve du réconfort avec ses nouveaux amis grâce au sport.
Le partenariat offre également des services de prévention du VIH comme la formation de jeunes éducateurs et le traitement, dans des dispensaires amis des jeunes, des maladies qui ont été transmises sexuellement. Quelque 7000 adolescents bénéficient directement de ces services, et des dizaines de milliers d’autres indirectement.
Un pays ébranlé
Mais le tremblement de terre n'a pas seulement augmenté les risques liés au VIH. Il a aussi placé de lourdes contraintes sur les systèmes déjà en place pour aider les femmes et les enfants touchés par le virus.
Le besoin est grand. En 2009, avant le tremblement de terre, environ 120 000 personnes en Haïti étaient séropositives soit 1,9 pour cent de la population adulte. 61 pour cent des Haïtiens séropositifs âgés de 15 ans et plus étaient des femmes et 12 000 enfants étaient séropositifs.
En Haïti, avant la catastrophe, environ 26 000 personnes recevaient des médicaments antirétroviraux. Cependant, selon un rapport d'ONUSIDA pour 2010, le ministère de la Santé du pays estimait qu'à peine 40 pour cent d'entre elles avaient accès à un traitement à la suite du tremblement de terre.
Responsabilité internationale
Alors que se poursuivaient les opérations de secours, les deux principaux prestataires de soins d'Haïti pour les personnes vivant avec le VIH et le SIDA – les deux ONG : Partners in Health et GHESKIO – ont accompli un excellent travail de poursuite des traitements assurés dans les dispensaires, dont ceux de thérapie médicamenteuse antirétrovirale et de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME).
En Haïti, des enfants participent à une heure de récréation quotidienne grâce à un programme du Comité olympique haïtien où les échecs sont une activité très populaire.
Il n'existait cependant pas de dispositif et d'organisation chargés de retrouver les patients disparus ou d'assurer des activités intégrées aux communautés locales comme la prévention du VIH, l'aide aux familles touchées par le virus, la distribution de préservatifs ou l'apport d'informations sur le SIDA dans les camps.
La communauté internationale partage la responsabilité de ces insuffisances lors des interventions menées contre le VIH et le SIDA à la suite du séisme d'Haïti. Quant aux Nations Unies, elles reconnaissent leur part de responsabilité et sont en train de tirer des leçons de cette expérience.
Besoins urgents
Selon un rapport d'ONUSIDA pour 2010, les questions de VIH et SIDA étaient mal intégrées dans les groupes sectoriels des institutions de l'ONU collaborant pour conduire les opérations de secours. Aujourd'hui, les principaux partenaires comprennent bien que la situation de l'après-catastrophe doit être traitée autrement.
Même avant le tremblement de terre, les organisations assurant en Haïti des soins et des prestations contre le VIH était confrontées à des défis importants. Et la récente épidémie de choléra a aggravé la situation, en mobilisant des ressources médicales et de santé publique.
Mais plutôt que de se focaliser sur les obstacles, l'UNICEF se concentre en Haïti sur les besoins urgents. Ainsi cette semaine, alors qu'Haïti commémore le premier anniversaire du tremblement de terre, l'UNICEF et ses partenaires continuent à soutenir la santé et la survie des femmes et des enfants éprouvés par le VIH et le SIDA dans la zone touchée par le séisme.