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WCARO CÔTE D’IVOIRE : REPORTAGE

© UNICEF Côte d’Ivoire/2008

D’anciens enfants soldats participent à un programme de formation professionnelle soutenu par l’UNICEF. Dans la Côte d’Ivoire de l’après-conflit, ils ont besoin d’une série de services de démobilisation et de réinsertion.

AU-DELÀ DES PROGRAMMES DE DÉMOBILISATION ET DE RÉINSERTION
POUR LES ENFANTS ASSOCIÉS AVEC DES GROUPES ARMÉS

La Côte d’Ivoire s’efforce actuellement de rétablir l’ordre et la légalité dans le pays après la crise qui a porté un coup sévère à ses structures économiques et sociales. La vie reprend son cours et des milliers d’enfants qui sont retournés à l’école bénéficient de services sociaux et produits essentiels, Leurs parents, eux, peuvent souvent maintenant gagner à nouveau leur vie. Les opérations d’après conflit et de transition sont coordonnées par les multiples organisations humanitaires internationales qui opèrent dans le pays.

Signe de cette évolution positive de la situation politique en Côte d’Ivoire, l’histoire d’un enfant qui était en 2002 associé avec des groupes armés et qui a oublié sa colère et son désir de venger la mort de ses parents. Il est l’un des bénéficiaires du programme de démobilisation et de réinsertion soutenu par l’UNICEF au profit des enfants qui étaient associés avec des groupes armés.

« À la fin de la guerre, j’ai dit que je voulais élever des volailles et on nous a appris, à moi et un groupe d’autres enfants, à s’en occuper, à les vacciner et à les nourrir. On nous a aussi montré comment construire un abri où elles peuvent pondre leurs œufs. Aujourd’hui, j’ai 19 ans. J’ai un emploi et, même si je quittais mon village, je pourrais élever des volailles ailleurs ! »

Constant, qui a aussi bénéficié du programme de l’UNICEF destiné aux enfants auparavant associés avec des groupes armés, ajoute : «  Aujourd’hui, j’ai 18 ans et je sais comment gagner de l’argent. Je suis bien dans ma tête et je sais que si je garde espoir, je réussirai. »

Le programme éducatif de base de l’UNICEF offre aux enfants qui ont dépassé l’âge scolaire légal et à ceux qui ont quitté le système d’éducation officiel l’occasion de s’inscrire pour recevoir un enseignement de base. Les enseignants des villages de Korhogo, San-Pedro et Bondoukou ont reçu une formation pédagogique de base et la réhabilitation de 10 écoles locales à Bondoukou permettra à plus de 2000 enfants de profiter de ce programme.

Grâce aux efforts conjoints d’organisations nationales et internationales, qui ouvrent des perspectives d’avenir à des enfants comme ceux-là, les parties en conflit ont réussi à freiner la vague de violence, sans cependant l’endiguer complètement.
 
En dépit du succès de ce programme de démobilisation et de réinsertion, des problèmes de protection considérables continuent à menacer la vie des enfants de Côte d’Ivoire, à savoir le viol d’enfants. La sécurité est la moins assurée dans les régions où les autorités locales n’ont pas le temps de se livrer à des enquêtes. Les victimes de violence sexuelle ont peur de porter plainte. Elles craignent d’être stigmatisées, d’être mises au ban de la société et de subir des représailles.

K.A.N a 17 ans, elle a été violée par deux hommes armés de couteaux alors qu’elle revenait de l’école. Elle a crié mais personne n’est venu à son aide. « Ils m’ont jetée dans un conteneur avec 35 autres filles. Nous avons été violées l’une après l’autre. Lors d’un arrêt, ils ont emmené quelques filles avec eux, je ne sais pas où. Comme ça prenait beaucoup de temps, 15 d’entre nous avons décidé de nous échapper. »

Le nombre d’enfants victimes de sévices sexuels continue à augmenter du fait de l’existence persistante de poches d’instabilité dans certaines régions du pays. L’UNICEF a contribué à la création de comités contre la violence sexuelle et sexiste et les mutilations génitales féminines dans 150 endroits du pays, dans les provinces de l’Ouest, du Centre, du Nord et du Nord-Ouest. Ce programme a aidé à sensibiliser plus de 30 000 personnes aux problèmes de la violence sexuelle et des mutilations génitales féminines.

L’UNICEF s’occupe de plus de 7000 enfants, dont 3000 étaient auparavant associés avec des groupes armés, en leur fournissant un soutien psychosocial et médical, de la nourriture, un enseignement et des formations professionnelles.