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WCARO TCHAD: REPORTAGE

École et eau : l’action de l’UNICEF pour les populations déplacées et les populations hôtes

C’est sous une chaleur de 54 degrés que nous rencontrons Ibrahima, neuf ans, dans son école. Il s’agit là d’un des dix hangars construits et équipés par l’UNICEF en 2006 pour faire face aux importants flux de Tchadiens déplacés dans le village de Koubigou. À part l’école, l’une des occupations principales d’Ibrahima consiste à aller chercher de l’eau pour sa famille. « Le point d’eau n’est qu’à vingt minutes de notre case, mais comme il y a souvent trop de monde je vais au village de Gassire, ça me prend deux heures aller-retour. »
A 400 mètres de l’école, nous parlons à Kaldouma : « Je viens une fois par jour avec mon âne. Comme ça ma famille peut boire, cuisiner et se laver. »

Début 2006, la seule source d’eau salubre pour les habitants de Koubigou était un puits équipé d’une pompe à main. Avec l’arrivée d’environ 2 000 personnes déplacées (dans leur propre pays) en avril 2006, l’approvisionnement en eau qui était déjà limité est devenu absolument insuffisant. L’UNICEF a alors dû intervenir en installant un système de pompage pour pallier ce manque. Au début, la cuve était remplie deux fois par jour et fournissait ainsi 40 000 litres d’eau par jour (soit environ 15 litres par personne) aux personnes déplacées et aux populations hôtes. En février 2007, à cause des conditions d’insécurité, 3 800 personnes supplémentaires sont arrivées, dont la famille d’Ibrahima. L’UNICEF a alors augmenté les heures de pompage de façon à fournir jusqu’à 70 000 litres par jour. Mais, comme nous le dit Kaldouma, ça n’est pas assez : « Parfois il faut se battre pour avoir de l’eau et nous devons souvent aller à Gassire pour en trouver, mais le voyage sous le soleil brûlant est long et fatigant. »

Grâce à une contribution de 1 179 450 dollars américains du Gouvernement japonais, l’UNICEF pourra forer deux puits supplémentaires à Koubigou pour satisfaire les besoins de plus de
8 000 personnes. Dans les mois à venir, 14 puits, 2 minis systèmes d’eau et 1 000 latrines publiques seront construits grâce à ce don. Quelque 48 000 personnes déplacées pourront ainsi en profiter dans l’est du Tchad. Parallèlement, des campagnes de promotion de l’hygiène toucheront 20 000 personnes. La distribution de trousses familiales permettra de satisfaire les besoins sanitaires d’environ 5 000 personnes.

Lorsque l’on a demandé à Kaldouma et Ibrahima ce qu’ils espéraient de l’avenir, tous deux ont répondu : « Je veux rentrer à la maison dès que la sécurité sera revenue. »

Grâce à la mise en place de 260 points d’eau en 2007, près de 100 000 personnes déplacées et 20 000 membres des populations hôtes pourront avoir accès à l’eau salubre.