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Djouba, Sud-Soudan, 8 juillet 2011 - Les célébrations dans les rues de Djouba ont déjà commencé. Les enfants des écoles agitent des drapeaux et banderoles aux côtés des guerriers tribaux et des soldats dans les répétitions des grandes célébrations de samedi. Alors que le Sud-Soudan se prépare à devenir la plus jeune nation du monde, la fierté et l'excitation sont visibles sur chaque visage.
VIDÉO (en anglais) : 7 juillet 2011 - le reportage de Simon Ingram de l'UNICEF sur les défis que devra relever le Sud-Soudan au moment où le pays celèbre son indépendence.
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Toutefois, le frisson de l'indépendance ne peut dissimuler l'ampleur des défis auxquels sont confrontés les dirigeants du Sud-Soudan, qui tentent de construire les infrastructures, les compétences et les institutions nécessaires pour améliorer la situation des enfants dans l'une des nations les plus pauvres du monde.
Reconstruire l’éducation
Une visite à l’Ecole primaire 1 pour garçons de Djouba, dans la banlieue de la capitale du Sud-Soudan offre un aperçu de la réalité sur lesquels les progrès devront s’appuyer. Il y avait 736 garçons scolarisés ici l'année dernière, entassés dans six salles de classe. Des bancs en bois étroits sont serrés entre des murs sales blanchis à la chaux. Il n'y a pas d'électricité, pas de verre non aux fenêtres.
Des fillettes recueillent de l'eau à une pompe manuelle dans un camp de déplacés dans la ville d'Agok, au Sud-Soudan, près de la frontière d'Abyei, une région disputée. L'UNICEF augmente ses efforts en matière de santé, eau, éducation et autres pour les personnes déplacées et les communautés hôtes. Les gens qui ont fui les récents combats à Abyei se sont installés maintenant à Agok.
Mais, affirme l'un des enseignants, James Paulo Jada, ces environnements peu prometteurs n'ont pas réussi à décourager l'enthousiasme des garçons pour l'apprentissage.
« Vous pouvez constater que le nombre d'enfants scolarisés est en augmentation constante, maintenant nous avons plus de trois fois le nombre d'élèves que nous avions avant l'accord de paix », affirme M. Jada en évoquant l'Accord de paix de 2005 conclu entre le gouvernement de Khartoum et le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS).
Cette brutale augmentation de la fréquentation scolaire - qui a fait passer de 343 000 à 1,6 million le nombre d'enfants du Sud-Soudan scolarisés – est le fruit du soutien de l'UNICEF et d'autres partenaires.
Une tâche redoutable
Pourtant, aujourd'hui, les indicateurs de l'éducation du Sud-Soudan demeurent parmi les pires du monde. Plus d'un million d'enfants en âge d’aller à l’école primaire n'ont toujours pas accès à une éducation de base. Les filles sont particulièrement défavorisées.
Des jeunes filles dans une école primaire de Djouba, Sud-Soudan, que l’UNICEF soutient. La scolarisation a nettement progressé ces dernières années mais 37 pour cent seulement des filles de 6 à 13 ans, vont à l’école.
Ces chiffres assombrissent les espoirs d’une accélération du développement économique et social du Sud-Soudan dans les prochaines années.
Quand il s'agit de la santé des enfants, les perspectives sont encore plus redoutables.
« Les enfants qui naissent au Sud-Soudan comptent parmi les plus vulnérables du monde », reconnaît la directrice de l’UNICEF pour le Sud-Soudan, le Dr Yasmin Ali Haque.
« Tout d'abord l'enfant risque fort de venir au monde avec l’aide d’un préposé sans formation, dans une hutte de village, sans les conditions d’hygiène nécessaires pour prévenir toute infection ou toute autre urgence qui menace la santé des nouveau-nés ».
De sombres perspectives pour les enfants
Les perspectives pour les enfants qui survivent au-delà la petite enfance ne sont pas moins redoutables. Quelque 200 000 enfants du Sud-Soudan souffrent de malnutrition modérée ou sévère. Moins de 3 pour cent reçoivent la protection qu’offrent tous les vaccins. Et le bilan du paludisme est lourd parce qu’un quart seulement des enfants de moins de 5 ans dorment sous des moustiquaires.
Les enfants participent aux répétitions des cérémonies de samedi à Djouba, pour célébrer l'indépendance du Sud-Soudan.
Tout aussi alarmant, le Sud-Soudan est l'un des endroits les plus dangereux du monde pour une femme enceinte : en moyenne, 22 femmes en âge de procréer meurent chaque jour de complications liées à la grossesse et l'accouchement.
Le Dr Luka Monoja, ministre de la Santé du Sud-Soudan, n’y va pas par quatre chemins « C'est notre plus grand cauchemar », constate-t-il.
Le ministre prend en exemple la condition des hôpitaux de la nation.
« La plupart d'entre eux fonctionnent mais dans un véritable état de délabrement. Et la plupart des agents de santé qui se portent volontaires pour y travailler ne disposent pas des outils et compétences nécessaires », dit-il.
Lueur d’espoir
Le développement d'un plan quinquennal de développement du secteur de la santé - en cours de finalisation- offre une lueur d'espoir pour l'avenir. Les témoignages de soutien reçus d'un large éventail de partenaires internationaux sont également encourageants.
Il faudra tout cela, et beaucoup plus encore, pour transformer en réalité le désir d’un avenir meilleur des enfants du Sud-Soudan.
18 jeunes du Sud Soudan participent à un atelier de l'UNICEF en 2010 et réalisent des vidéos d'une minute sur le thème, "Peace in My World" (La Paix dans mon monde). Voir ici. (lien externe, s'ouvre dans une nouvelle fenêtre)