Une année peut faire une grande différence !

Pour un bébé, la première année représente une formidable période de croissance et de découverte. Partez dans quatre pays différents à la rencontre de quatre bébés qui se sont épanouis tout au long de l’année.

Par Ilvy Njiokiktjien et Anush Babanjanyan
27 décembre 2019

Une année peut réserver bien des surprises. Au cours des douze mois qui suivent sa naissance, un bébé apprend à se retourner, à manger ses premiers aliments solides, à prononcer ses premiers mots et parfois même à faire ses premiers pas. Chaque année cependant, les vies de 2,5 millions de nouveau-nés se terminent trop tôt. Ils ne survivent pas à leur premier mois de vie et ils n’ont pas non plus la possibilité de grandir et de s’épanouir. Cela ne doit pas être une fatalité. Chaque mère et chaque enfant doit bénéficier des soins d’un professionnel de santé formé et équipé pour les maintenir en bonne santé tout au long de la grossesse et du premier mois de vie. Toutes les familles qui ont accès à des soins de qualité et abordables ont la chance de découvrir les nombreux changements qu’une seule année peut leur réserver.

 

Sugarmaa Batjargal, 1 an, photographiée au centre de santé du district d’Alag-Erdene, dans la province de Khövsgöl, en Mongolie, le 21 mai 2019.
UNICEF/UN0188829/Njiokiktjien VII Photo
Sugarmaa Batjargal, 1 an, photographiée au centre de santé du district d’Alag-Erdene, dans la province de Khövsgöl, en Mongolie, le 21 mai 2019.
UNICEF/UN0336370/Babajanyan VII Photo
Mongolie

Sugarmaa, dont le nom signifie « vendredi » en tibétain, est née dans un centre de santé près du ger (un habitat traditionnel) de sa famille, en Mongolie. Sa mère, Delgermurun, a pu rester près de sa famille pendant les jours qui ont précédé l’accouchement, étant donné que le centre est doté d’une « maison d’attente pour les mères ». Delgermurun raconte : « J’étais tellement heureuse après sa naissance. Dès que je l’ai vue, j’ai su qu’elle me ressemblait. Je ne connaissais pas son sexe avant la naissance, mais je suis vraiment contente d’avoir trois filles à présent. »

Un an plus tard, Sugarmaa grandit et se développe correctement. Elle comprend tout très vite et apprend le mieux en observant les autres et en copiant ce qu’ils font, mais il arrive parfois qu’elle se frustre. Elle s’amuse avec ses sœurs et avec leurs jouets. Elle aime particulièrement utiliser des tasses pour jouer avec de l’eau et du thé. Purevji, le père de Sugarmaa joue un rôle actif pour s’occuper d’elle, jouer avec elle et lui lire des histoires. Lorsqu’il parle de ses trois filles, il affirme : « Je veux qu’elles soient comme moi, des personnes travailleuses. Nous faisons le maximum pour que nos enfants bénéficient d’une éducation et deviennent des personnes intelligentes et généreuses. »

 

Jannatul Ferdousi, mère de 22 ans, porte Ayedatujannah Tahiat, sa fille âgée de 29 jours, à l’Unité de soins spéciaux pour nouveau-nés (SCANU) de l’Institut pour la santé maternelle et infantile de Dhaka, au Bangladesh, le 18 février 2018.
UNICEF/UN0188863/Njiokiktjien VII Photo
Le 26 juin 2019, Ayedatujannah Tahiat, âgée de 1 an, pose dans l’appartement familial du marché de Shonir Akhra, dans le village de Matuail, au cœur du district Naryanjganj de Dhaka, au Bangladesh.
UNICEF/UN0336461/Babajanyan VII Photo
Bangladesh

Ayedatujannah ne pesait que deux kilogrammes lorsqu’elle est née prématurée avec huit semaines d’avance. Son arrivée dans le monde n’a pas été chose facile. Elle n’a pas pleuré à la naissance, mais elle s’est mise à convulser et est devenue toute bleue. Elle a passé quatre jours en soins intensifs au sein de l’Unité de soins spéciaux pour nouveau-nés (SCANU) soutenue par l’UNICEF au Bangladesh. Grâce à ces soins, ainsi qu’à l’allaitement maternel, elle a survécu. Jannatul, sa mère, raconte : « Nous ne savions pas si elle allait vivre ou mourir. Quand elle a survécu, c’était une peu comme si elle revenait du paradis. Lorsque j’ai compris qu’elle était tirée d’affaire, cela a été le plus beau jour de ma vie. » Si tout le monde la surnomme maintenant Tahiat, son nom complet signifie « Bienvenue à celle qui est de retour du paradis. »

Quand Tahiat a célébré son premier anniversaire, sa famille a organisé une grande fête. Elle est encore allaitée et elle le sera jusqu’à ses 24 mois. Jannatul explique que son alimentation comprend à présent « des œufs de caille, des œufs de poule, du poulet, du poisson, des œufs de poisson, des pommes de terre, du dhal et du maïs. Elle aime les tomates et les légumes variés avec un peu de sel. La banane est son fruit préféré. Elle aime le lait de vache tiède légèrement sucré, mais ce qu’elle préfère, c’est l’eau froide. Et elle adore les cubes de glace ! »

 

Le 10 février 2018, au Pérou, Verónica Anchaya Huamám, 22 ans, tient Liam Aaron Cóndor Anchaya, son fils de 14 jours, né au centre de santé du district de Yaurisque, dans la province de Paruro.
UNICEF/UN0197886/Njiokiktjien VII Photo
Liam Aaron Cóndor Anchaya, 1 an, photographié dans le centre de santé du district de Yaurisque où il est né, dans la province de Paruro, au Pérou, le 11 avril 2019.
UNICEF/UN0331243/Babajanyan VII Photo

Pérou

Liam est le fils unique de Verónica, il est né dans le centre de santé d’un district péruvien où la majorité de la population est composée de citoyens indigènes d’origine Quechua. « Je travaille dans ce district depuis 1996... depuis que l’UNICEF est arrivé », explique Rene Alcira Berrio Huancahuire, une infirmière diplômée. « [Ces dernières années], nous avons pu rendre visite aux communautés et prêter davantage d’attention au suivi des naissances et du développement des enfants... Auparavant, c’était beaucoup plus difficile, les membres des communautés ne nous laissaient pas entrer chez eux. Ils fermaient tout simplement leur porte et affirmaient qu’ils étaient occupés. Maintenant, ils nous laissent entrer et se rendent même à la clinique. »

Un an après son accouchement, Verónica explique que son fils Liam est en bonne santé et ne souffre pas d’anémie, un mal endémique dans la région. « Il mange de tout », affirme-t-elle et, à part pour son petit-déjeuner, composé d’un porridge de maïs et de pommes de terre, il a une alimentation plutôt variée. Les aliments préférés de Liam sont les carottes, le fromage, le maïs, les petits pois, la soupe de potiron, le taro et le lait. « Je lui prépare également des purées à base de carotte, de bœuf et de racine de luzerne », explique Verónica. « Parfois, j’y mélange également la peau d’une banane et des coquilles d’œuf écrasées. » Grâce aux formations en nutrition dispensées par une sage-femme, sa mère a amélioré son alimentation.

Masibiry Koné, mère de 34 ans, tient Malado Diarra, sa fille de 16 jours, au centre de santé communautaire de Koumantou, au Mali, le 8 mars 2018.
UNICEF/UN0201111/Njiokiktjien VII Photo
Malado Diarra, 1 an, joue dans le centre de santé communautaire de Koumantou, au Mali, le 29 avril 2019.
UNICEF/UN0338546/Babajanyan VII Photo

Mali

Malado est née au Mali, sans complication et en bonne santé. Elle est la dernière d’une fratrie de quatre. Masibiry, sa mère, raconte : « j’étais heureuse quand je l’ai vue pour la première fois. Je voulais qu’elle se porte bien. Je rêve de pouvoir économiser de l’argent pour elle, pour qu’elle puisse continuer d’aller bien quand je ne serai plus là. Lorsque le bébé est arrivé, j’ai eu tellement mal, je pensais que j’allais mourir dans la voiture sur la route de l’hôpital. Malgré tout, dès qu’elle est née, nos regards se sont croisés et elle a commencé à pleurer. J’étais tellement heureuse. »

Plus d’un an plus tard, Malado est encore allaitée. À 7 mois, elle a goûté son premier aliment solide, le porridge. « Normalement, elle mange du porridge, des haricots, des pommes de terre, mais elle adore le lait maternel », poursuit Masibiry. Malado mange également des œufs, du poisson, du bœuf et du poulet. Elle partage quelques jouets avec ses frères et sœurs et elle adore jouer avec son père, Adama. « Quand je rentre de voyage, elle court pour venir me voir », explique-t-il. « Elle est pleine de vie et elle court tout le temps. Nous devons toujours avoir l’œil sur elle. Elle est très rapide, plus rapide que des enfants plus âgés qu’elle. »


Chaque année, l’UNICEF bénéficie du soutien de nombreuses personnes à travers le monde pour aider à faire naître près de 20 % des bébés de la planète. Grâce à ce soutien, des nouveau-nés ont plus de chances de survivre et des familles peuvent célébrer toutes ces étapes de la première année et découvrir tout ce qu’une année peut apporter comme changement.