Administrer des vaccins vitaux pendant la pandémie de COVID-19

Pour vacciner chaque enfant, rien n'arrête les agents de santé.

Par l'UNICEF
Des infirmières au Kosovo vaccinent des enfants lors de la reprise du programme de vaccination, COVID-19
UNICEF/UNI346553/Karahoda
21 juillet 2020

Lorsque Munnibala Suman a enfourché un vélo pour la première fois en mars, ce n'était pas pour le plaisir. Cette agente de santé âgée de 50 ans administrait des vaccins dans l'État du Bihar, en Inde, depuis 30 ans, lorsqu'un confinement national a été décrété pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Tout à coup, de nombreux agents de santé ont rencontré des difficultés pour se déplacer, mais Munnibala ne s'est pas laissé décourager. Déterminée à changer les choses, elle a appris à faire du vélo en trois jours seulement afin de pouvoir administrer des vaccins aux enfants et aux femmes enceintes.

Déjà, avant l’apparition de la COVID-19, dans de nombreux pays, les agents de santé devaient surmonter d’énormes obstacles pour accomplir leur mission vitale, et, au cours des dernières décennies, la couverture vaccinale a stagné. Mais la pandémie a encore aggravé cette situation en perturbant les services de vaccination et en menaçant de mettre fin à des progrès obtenus de haute lutte pour administrer les vaccins essentiels aux enfants. En mai 2020, environ 80 millions d’enfants de moins de 1 an dans 68 pays présentaient un risque accru de contracter une maladie pour laquelle un vaccin existe.

L’UNICEF aide les agents de santé du monde entier à poursuivre leur travail essentiel de protection des enfants contre des maladies évitables comme la poliomyélite, la rougeole et le tétanos, afin d’éviter qu’une crise sanitaire ne succède à une autre.

Ci-dessus : Un enfant reçoit un vaccin au Kosovo* où les services de vaccination ont repris après avoir été temporairement interrompus pendant près de deux mois à cause de la pandémie, mai 2020.

A 6-month baby receives a delayed vaccine shot at a community health centre in Beijing, China, on 26 March 2020.
UNICEF/UNI315082/Yuwei

Ci-dessus : Un bébé de 6 mois se fait vacciner dans un centre de santé communautaire de Beijing, en Chine, le 26 mars 2020. À cause de l’épidémie de COVID-19, cette petite fille n’avait pas reçu son vaccin DTC à l’âge de 5 mois. « Nous avions peur qu’elle contracte une infection pendant la consultation pour son vaccin », explique sa mère. À l’exception du Hubei, épicentre de l’épidémie de COVID-19, toutes les provinces ont progressivement repris leurs services de vaccination qui avaient été suspendus.

A child waits to be vaccinated in Nepal in July 2020.
UNICEF

Ci-dessus : Une enfant attend de se faire vacciner au Népal, juillet 2020.

Deepika Shahi (pas de photo), infirmière communautaire dans le nord du Népal, marche pendant de longues heures pour vacciner les enfants de la municipalité de Mugum Karmarong où les villages sont souvent éloignés les uns des autres.

« Nous, les agents de santé communautaires, nous devons marcher deux à trois heures entre chaque village pour mettre en œuvre ces campagnes », explique-t-elle. « Nous faisons également du porte-à-porte pour conseiller des mesures préventives aux habitants. Nous nous sommes ainsi rendus dans 200 foyers environ, à pied. Ce n’est pas facile, mais nous devons le faire. »

On 26 May 2020, a portrait of Hawa, a health worker at the Gamkalé health centre in Niamey, Niger.
UNICEF/UNI334474/Haro

Ci-dessus : Hawa, agente de santé au centre de santé Gamkalé de Niamey, au Niger, le 26 mai 2020. « Lorsque les premiers cas de COVID-19 sont apparus à Niamey, les mères ont eu peur de venir au centre de santé », raconte-t-elle. « Nous avons constaté une baisse des consultations, et cela nous a beaucoup inquiétés, car nous savons à quel point les mères et les enfants ont besoin des services courants du centre. »

« Nous ne pouvons pas ignorer d’autres maladies telles que la poliomyélite ou la rougeole, car leurs conséquences peuvent être plus importantes que celles de la COVID-19 », explique Ramatou, responsable de l’unité de vaccination du centre de santé. « Grâce aux nombreux efforts de sensibilisation auprès des communautés, les mères commencent à être plus à l’aise à l’idée de revenir au centre de santé, mais le rythme des consultations reste faible par rapport à une période normale. Nous travaillons d’arrache-pied pour que les enfants continuent d’être vaccinés. »

L’UNICEF forme des centaines d’agents de santé et d’hygiénistes à la prévention et à la lutte contre l’infection par le virus de la COVID-19 pour assurer la protection et la sécurité du personnel et des usagers des services de santé au Niger.

Baby Najib gets polio drops in a health centre in Uganda in April 2020. To support the continuity of such immunization services, UNICEF procured 3,842,000 doses of bivalent oral polio vaccine (bOPV). The vaccines, funded by the Government, arrived in the country on 24 April 2020.
UNICEF/UNI325806/Abdul
Mothers waiting to have their children vaccinated as part of a UNICEF-supported measles vaccination campaign in Goma, Democratic Republic of the Congo, 21 April 2020. The COVID-19 pandemic continues to test the country's health system, which has also been dealing with Ebola and measles epidemics. The measles vaccination campaign was launched on 21 April 2020, initially targeting 150,491 children aged 6 months to 5 years in the most affected health zones in North Kivu province.
UNICEF/UNI325344/Nkoy

Ci-dessus/À gauche : Le petit Najib reçoit le vaccin oral contre la polio dans un centre de santé en Ouganda, avril 2020. Pour assurer la continuité des services de vaccination, l’UNICEF a fourni 3 842 000 doses de vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb). Les produits, financés par le Gouvernement, sont arrivés sur place le 24 avril 2020. 

Ci-dessus/À droite : Des mères attendent pour faire vacciner leurs enfants dans le cadre d’une campagne de vaccination contre la rougeole soutenue par l’UNICEF à Goma, en République démocratique du Congo, le 21 avril 2020. La pandémie de COVID-19 continue de mettre à l’épreuve le système de santé du pays qui doit également faire face aux épidémies d’Ebola et de rougeole. La campagne de vaccination contre la rougeole a été lancée le 21 avril 2020 et a d’abord ciblé 150 491 enfants âgés de 6 mois à 5 ans dans les zones de santé les plus touchées de la province du Nord-Kivu. 

A boy receives a vaccine from a health worker during a joint UNICEF-WHO vaccination campaign in an informal tented settlement in Zarqa governorate, Jordan, on 23 June 2020.
UNICEF/UNI347548/UNICEF Jordan
Three-month-old Zuka receives her vaccines at a temporary clinic provided by UNICEF in eastern Aleppo, Syria, on 16 June.
UNICEF/UNI346889/Chnkdji

Ci-dessus/À gauche : Un agent de santé vaccine un petit garçon au cours d’une campagne de vaccination menée conjointement par l’UNICEF et par l’OMS dans un camp informel du gouvernorat de Zarqa, en Jordanie, le 23 juin 2020.

Ci-dessus/À droite : Zuka, âgée de 3 mois, reçoit ses vaccins dans un dispensaire temporaire mis en place par l’UNICEF dans l’est d’Alep, en Syrie, le 16 juin. 

L’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires ont mené une campagne nationale de vaccination de cinq jours en Syrie. La campagne, mise en œuvre par le Ministère syrien de la santé, a permis de vérifier le statut vaccinal de plus de 900 000 enfants et de vacciner 210 100 d’entre eux afin que leurs vaccins soient à jour. Plus de 8 000 agents de santé ont participé à la campagne – dans 1 000 centres de santé, 666 centres de vaccination et 545 centres de santé mobiles – pour toucher chaque enfant, même ceux vivant dans les zones les plus difficiles à atteindre.

Jonatan and his mother wait to be seen at the Los Pinos health centre in El Alto, Bolivia, on 26 May 2020.
UNICEF/UNI335562/Andrade
Jonatan and his mother wait to be seen at the Los Pinos health centre in El Alto, Bolivia, on 26 May 2020.
UNICEF/UNI335561/Andrade

Ci-dessus : Jonatan et sa mère attendent pour une consultation au centre de santé Los Pinos d’El Alto, en Bolivie, le 26 mai 2020. Ce centre a reçu une certification dans le cadre d’une initiative en faveur des hôpitaux amis des mères et des enfants grâce à laquelle l’UNICEF promeut la vaccination, une nutrition adaptée, des soins aimants et l’allaitement maternel. Pendant la pandémie de COVID-19, l’UNICEF et l’ambassade du Canada ont fourni des équipements d’hygiène et de protection individuelle aux centres de santé des municipalités de La Paz, Cochabamba et Beni.

A child is vaccinated in a health centre in Bolivar state, Venezuela, where UNICEF distributed polio, yellow fever, tetanus and BCG vaccines, on 2 July 2020.
UNICEF/UNI347496/Urdaneta

Ci-dessus : Un enfant reçoit un vaccin dans un centre de santé de l’État de Bolivar, au Venezuela, où l’UNICEF a distribué des vaccins contre la fièvre jaune et le tétanos ainsi que des vaccins BCG, le 2 juillet 2020.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l’UNICEF a distribué plus de 14 000 équipements de protection personnelle aux agents de santé du pays, et plus de 37 000 enfants de moins de 1 an ont été vaccinés contre la rougeole.

Le 16 avril 2020 au Nigeria, l'UNICEF a reçu une livraison de fournitures sanitaires vitales pour soutenir la lutte contre la COVID-19.
UNICEF/UNI322102/UNICEF

Ci-dessus : Le 16 avril 2020, au Nigéria, l’UNICEF reçoit une cargaison de fournitures sanitaires vitales pour lutter contre la COVID-19.

L’épidémie de COVID-19 qui sévit actuellement exerce une pression sur les capacités de production, l’approvisionnement et la logistique des fabricants à l’échelle mondiale. Et elle menace les programmes de vaccination en raison des mesures de confinement et d’autres mesures prises pour lutter contre la propagation du virus qui ont également des répercussions sur l’approvisionnement. L’UNICEF dialogue en permanence avec les gouvernements, les fabricants de vaccins, les partenaires et les transporteurs afin d’évaluer les risques en matière de disponibilité et d’accessibilité des vaccins et de déterminer les mesures d’atténuation à prendre. L’UNICEF fait parvenir des vaccins vitaux à près de la moitié des enfants dans le monde, et il est essentiel que ce travail se poursuive malgré les difficultés à venir.


* Toutes les références au Kosovo doivent être entendues au sens de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU.