175 millions d’enfants ne sont pas inscrits dans l’enseignement préprimaire

Le tout premier rapport mondial de l’UNICEF sur l’éducation préscolaire révèle que la majorité des gouvernements dans le monde n’investissent pas suffisamment dans l’enseignement préprimaire.

08 avril 2019
Des enfants devant une maternelle mobile, en Mongolie
UNICEF/Mongolia/2018/Matas

NEW YORK, le 9 avril 2019 – Plus de 175 millions d’enfants, soit près de la moitié des enfants d’âge préscolaire dans le monde, ne sont pas inscrits dans l’enseignement préprimaire, ce qui les prive d’une vraie chance et les expose à de profondes inégalités dès le début de leur vie, signale l’UNICEF dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Dans les pays à faible revenu, la situation est encore plus sombre, sachant que seulement un jeune sur cinq est inscrit dans l’enseignement préprimaire.

« L’enseignement préprimaire pose les bases de l’éducation de nos enfants et joue ensuite un rôle déterminant à chaque étape de leur scolarité », affirme Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Pourtant, trop d’enfants dans le monde en sont privés. Cette situation les expose à un risque accru de redoublement ou de décrochage scolaire et les condamne à vivre dans l’ombre de leurs pairs mieux lotis. »

Dans son tout premier rapport sur l’éducation préprimaire, intitulé Un monde prêt à apprendre : Accorder la priorité à une éducation préscolaire de qualité, l’UNICEF révèle que les enfants qui suivent au moins une année d’enseignement préprimaire ont plus de chances de développer les compétences essentielles dont ils ont besoin pour réussir à l’école, sont moins susceptibles de redoubler ou d’abandonner l’école, et sont donc plus à même de contribuer à l’édification de sociétés et d’économies pacifiques et prospères une fois adultes.

Les enfants inscrits dans un établissement d’enseignement préprimaire ont au moins deux fois plus de chances de savoir lire, écrire et compter plus tôt que les enfants qui n’ont pas bénéficié d’un apprentissage préscolaire. Au Népal, par exemple, les enfants ayant suivi des programmes d’éducation préscolaire sont 17 fois plus susceptibles de savoir lire, écrire et compter tôt. Dans les pays où davantage d’enfants suivent des programmes d’enseignement préprimaire, un nombre nettement plus élevé d’enfants termine l’enseignement primaire et acquiert les compétences minimum requises en lecture et en mathématiques avant la fin du primaire.

Ce rapport indique en outre que la richesse des ménages, le niveau d’éducation des mères et la situation géographique jouent un rôle déterminant dans la participation à l’enseignement préprimaire à travers le monde. La pauvreté reste toutefois le facteur le plus décisif. Les principales conclusions du rapport mettent notamment en évidence :

  • Le rôle de la pauvreté : Dans 64 pays, les enfants les plus démunis ont sept fois moins de chances de participer à des programmes d’éducation préscolaire que les enfants issus des familles les plus aisées. Dans certains pays, la fracture entre les riches et les pauvres est encore plus évidente. En République de Macédoine du Nord, par exemple, les enfants issus des foyers les plus aisés ont 50 fois plus de chances de bénéficier d’une éducation préprimaire que les enfants issus des foyers les plus démunis.
     
  • L’incidence des conflits : Dans 33 pays touchés par un conflit ou une catastrophe, plus des deux tiers des enfants d’âge préprimaire ne sont pas inscrits dans un programme d’éducation préscolaire, alors que ce sont ceux qui ont le plus de bénéfices à en tirer. En effet, l’éducation préprimaire aide les jeunes enfants touchés par des crises à surmonter les traumatismes qu’ils ont subis en leur donnant un cadre, un lieu sûr où apprendre et jouer, ainsi qu’un exutoire à leurs émotions.
     
  • Le cycle de la réussite scolaire : Dans les pays pour lesquels des données sont disponibles, les enfants dont la mère a terminé au moins l’enseignement secondaire ont près de cinq fois plus de chances de participer à un programme d’éducation préscolaire que les enfants dont la mère n’est pas allée au-delà du primaire ou ne dispose d’aucune éducation formelle.

En 2017, en moyenne, seuls 6,6 % des budgets nationaux consacrés à l’éducation dans le monde étaient affectés à l’éducation préprimaire et près de 40 % des pays disposant de données à ce sujet allouaient moins de 2 % de leur budget à ce sous-secteur. L’Afrique de l’Ouest et centrale consacre ainsi 2,5 % du budget de l’éducation à l’enseignement préprimaire et 70 % des enfants de la région ne bénéficient pas d’une éducation préscolaire. Ce sont les gouvernements d’Europe et d’Asie centrale qui investissent le plus dans l’enseignement préprimaire en lui affectant 11 % du budget de l’éducation.

Ce manque d’investissement dans l’éducation préprimaire à travers le monde a des retombées négatives sur la qualité des services proposés et entraîne notamment une pénurie d’enseignants qualifiés dans le préprimaire. À eux tous, les pays à revenu faible et intermédiaire recensent plus de 60 % des enfants d’âge préscolaire dans le monde, mais à peine 32 % des enseignants du préprimaire. De fait, seulement 422 000 enseignants du préprimaire sont actuellement en poste dans des pays à faible revenu. Au vu de la croissance démographique et sachant qu’il faudrait, dans l’idéal, un enseignant pour 20 élèves, le monde aura besoin de 9,3 millions d’enseignants du préprimaire supplémentaires pour atteindre la cible universelle en matière d’éducation préscolaire d’ici à 2030.

« Si les gouvernements actuels veulent former une main-d’œuvre compétitive pour l’économie de demain, ils doivent s’attacher en premier lieu à développer l’éducation préscolaire », affirme Henrietta Fore. « Si nous voulons donner à nos enfants la meilleure chance de réussir leur vie dans une économie mondialisée, les dirigeants doivent impérativement axer leurs efforts sur l’éducation préprimaire et lui affecter les ressources nécessaires. »

L’UNICEF exhorte les gouvernements à mettre en place au moins une année d’enseignement préprimaire universel de qualité et à en faire une composante obligatoire de l’éducation de chaque enfant, en particulier des enfants les plus vulnérables et des enfants marginalisés. Pour inscrire cet objectif dans la réalité, l’UNICEF les exhorte en outre à affecter au moins 10 % du budget de l’éducation au développement de l’enseignement préscolaire et à investir dans la formation des enseignants, l’établissement de normes de qualité et la mise en place d’un accès plus large et plus équitable.

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Note aux rédactions :

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Georgina Diallo
UNICEF Europe and Central Asia
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