Mutilations génitales féminines : environ 1 survivante sur 4 a été excisée par un prestataire de soins de santé
L'augmentation de la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) médicalisées assombrit les progrès réalisés au niveau mondial pour éliminer le soutien à cette pratique.
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NEW YORK, le 6 février 2020 – Environ une fille ou femme sur quatre ayant subi une mutilation génitale féminine (MGF), soit 52 millions de survivantes aux MGF dans le monde, ont été excisées par un personnel de santé, selon une nouvelle analyse de l'UNICEF.
Cette proportion est deux fois plus élevée chez les adolescentes : 34 % des victimes de MGF âgées de 15 à 19 ans ont subi des MGF médicalisées, contre 16 % des victimes âgées de 45 à 49 ans, ce qui indique une augmentation de la médicalisation de la pratique, selon l'analyse publiée à l'occasion de la Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines.
« Les mutilations opérées par des médecins sont toujours des mutilations. Les professionnels de la santé formés qui pratiquent les MGF violent les droits fondamentaux, l'intégrité physique et la santé des filles », a déclaré la directrice générale de l'UNICEF, Henrietta Fore. « Médicaliser la pratique ne la rend pas sûre, morale ou défendable. »
L'augmentation de la médicalisation des MGF découle d'une croyance erronée selon laquelle les dangers des MGF sont d'ordre médical plutôt que de constituer une violation fondamentale des droits des filles. La médicalisation de la pratique des MGF n'élimine pas le danger qu'elle représente pour les femmes, car elle continue d'enlever et d'endommager des tissus sains et normaux, ce qui interfère les fonctions naturelles du corps des filles.
Les MGF médicalisées - ou toute MGF pratiquée par toute catégorie de prestataires de soins de santé, dans une clinique publique ou privée, à domicile ou ailleurs - sont extrêmement courantes en Égypte et au Soudan, par exemple, où près de 8 filles sur 10 ont été excisées par du personnel médical.
Les dangers des MGF médicalisées ont été mis en évidence par le décès très médiatisé d'une jeune fille de 12 ans en Égypte le mois dernier, qui a suscité l'indignation internationale et la condamnation des Nations unies et du gouvernement égyptien. L'Égypte a interdit cette pratique en 2008 et a augmenté la peine pour cette pratique en 2016.
La tendance à la médicalisation des MGF s'explique par l'opposition croissante à cette pratique dans le monde. Au cours des deux dernières décennies, la proportion de filles et de femmes dans les pays à forte prévalence qui souhaitent que cette pratique cesse a doublé, selon la nouvelle analyse.
Les adolescentes sont plus susceptibles que les femmes plus âgées de s'opposer à cette pratique, selon l'analyse. En Égypte, en Sierra Leone et en Guinée, les adolescentes ont au moins 50 % de chances de plus que les femmes plus âgées de s'opposer aux MGF.
« Les MGF sont ancrées dans les inégalités entre les sexes, et la première étape pour y mettre fin est de changer les mentalités », a déclaré Henrietta Fore. « Nous faisons des progrès. Les attitudes changent. Les comportements changent. Et globalement, moins de filles sont excisées. »
Les mutilations génitales féminines mettent en danger la santé des femmes et des filles et peuvent avoir des conséquences physiques, psychologiques et sociales à long terme. Bien que la prévalence des MGF dans le monde ait diminué par rapport à il y a trois décennies, au moins 200 millions de filles et de femmes vivantes aujourd'hui ont subi des MGF dans les 31 pays pour lesquels des données sont disponibles, et 68 millions de filles sont menacées d'ici à 2030. Rien qu'en 2020, plus de 4 millions de filles dans le monde risquent d'être excisées.
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