Mettre fin à la défécation en plein air en RDC
L’UNICEF accompagne le Gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de la feuille de route sur l’éradication de la défécation à l’air libre.

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En République Démocratique du Congo (RDC), environ une personne sur dix pratique la défécation à l'air libre, ce qui signifie qu’elle fait ses besoins à l’extérieur – dans les champs, les forêts, les cours d’eau ou sur un tas d’ordures. Cette pratique favorise la propagation rapide de maladies mortelles comme le choléra, la typhoïde, l’hépatite, la polio, la diarrhée, les infestations parasitaires intestinales et la dénutrition.
En RDC, un enfant sur cinq souffre de diarrhée due en partie au manque d’assainissement de base.

« Nous avions l’habitude (…) d’aller aux toilettes dans la forêt », expliquent Angélique et Munsie qui habitent le village de Ngaliema situé à plus de 300 kilomètres de la ville de Kinshasa. « Ceci contaminait l’eau et il y a beaucoup de serpents dans la forêt, en particulier la nuit ».
Grâce au programme national « Ecole et Village Assainis » soutenu par FCDO, USAID, les Gouvernement du Japon et de la Suède ainsi que la région de Bruxelles Capitale, plus de 11 millions de congolais vivant en milieu rural ont accédé à un assainissement de base.

La défécation à l’air libre sévit aussi dans les écoles, les établissements de soins de santé et même dans les quartiers urbains, provoquant la pollution des nappes d’eau potable et de l’environnement humain. L’absence de structures sanitaires à l’école peut priver les filles d’éducation car elles sont contraintes de manquer l’école pendant qu’elles ont leurs règles. En moyenne, une fille en âge de menstruation manque ses cours 50 jours par année suite à l’absence d’un espace propice et du matériel approprié pour la gestion de ses règles à l’école.
Une question de toilettes et de comportement
Un des plus grands défis auquel fait face le projet de mettre fin à la défécation en plein air n’est pas simplement celui de mettre en place des toilettes propres et sécurisées, mais de modifier les comportements de communautés entières. Une grande partie du travail effectué par l’UNICEF en vue de mettre fin à la défécation en plein air consiste à sensibiliser, à échanger des informations et à stimuler le changement des comportements afin de remédier à l’écart qui existe entre les progrès dans la construction de toilettes et leur utilisation correcte.

L’utilisation de toilettes hygiéniques est une question de dignité, d’intimité, de santé et de protection pour les enfants, en particulier les filles. Aujourd’hui plus de 12 millions de congolais pratiquent la défécation à l’air libre mais on estime que la population va doubler d’ici 2030, nécessitant une accélération substantielle de l'utilisation des toilettes.
A l’occasion de la Journée Mondiale des Toilettes, le Gouvernement de la RDC a lancé la feuille de route sur l’éradication de la défécation à l’air libre. L'UNICEF soutiendra la mise en œuvre de la feuille de route dans les zones rurales, en ciblant les provinces les plus vulnérables aux épidémies. Pour un coût d’environ 0,5 USD par personne, il est possible de mettre fin à cette pratique tout en réalisant des économies substantielles en matière de soins de santé. L’utilisation de toilettes permet de réduire les diarrhées, prévenir la malnutrition et les retards de croissance ainsi que de nombreuses maladies évitables causées par un mauvais assainissement.
L’assainissement est essentiel à la survie et au bon développement de l’enfant mais permet aussi d’améliorer la qualité de vie de la population.