Combattre la malnutrition : le parcours des familles de Walikale
Des interventions ciblées couplées à la sensibilisation des familles transforment les pratiques alimentaires et sauvent des vies
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Dans le territoire de Walikale à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), Rebecca tient son fils Elenga, âgé de deux ans, dans ses bras, un sourire radieux aux lèvres. Ce sourire n'a pas été facile à obtenir, car il y a quelques mois à peine, Elenga présentait des symptômes inquiétants pour sa mère.
« Lorsque son ventre et ses pieds ont commencé à enfler, j'ai pensé que c’était de la sorcellerie. Je l'ai emmené chez un guérisseur traditionnel qui nous a donné des herbes, mais sans succès », raconte Rebecca.
Ce n’est que lorsque l’état d’Elenga s’est gravement détérioré que Rebecca l’a conduit au centre de santé de Biruwe, où le diagnostic est tombé : malnutrition. Le petit garçon a été pris en charge, et Rebecca a été encouragée à suivre une série de formations sur les bonnes pratiques alimentaires, la mise en place d’activités génératrices de revenus et l’entretien de jardins potagers.
Grâce à ces formations, soutenues par le Ministère Allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) à travers Banque Allemande de Développement (KfW), Rebecca a appris des méthodes pour améliorer la santé et la nutrition de sa famille.
Elle a mis en place un élevage de cobayes et un potager chez elle, qui lui permettent de diversifier ses revenus et de fournir une alimentation plus nutritive à ses enfants. « Je veille maintenant à ce que mes enfants aient une alimentation de qualité pour garantir leur bien-être », poursuit-elle.
La lutte contre la malnutrition est un enjeu majeur à Walikale, où près d’un enfant de moins de 5 ans sur deux souffre de retard de croissance ou de malnutrition chronique.
Des groupes de soutien à l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant sont mis en place pour sensibiliser les familles de Walikale au dépistage, au référencement et à la prévention des cas de malnutrition, en promouvant l'adoption de bonnes pratiques nutritionnelles.
C’est dans l’un de ces groupes que Jeanne, 19 mois, a été dépistée et référée vers le centre de santé le plus proche. Sur place, la petite fille a rapidement été prise en charge par des agents de santé formés et a reçu des aliments thérapeutiques.
Depuis 2021, environ 20 000 enfants âgés de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge. Jeanne est aujourd’hui guérie mais continue d’être suivie pour le suivi de sa croissance.
Depuis 2021, environ 20 000 enfants âgés de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge. Jeanne est aujourd’hui guérie mais continue d’être suivie par des travailleurs communautaires pour le suivi de sa croissanece.
L’intervention du BMZ permet de sauver des vies, comme celle d’Eveline, 14 mois. « Eveline a subitement refusé de téter à 12 mois, ses joues ont enflé et elle est devenue brune », se rappelle sa mère Sakina.
« Eveline a été admise à l'unité nutritionnelle intensive, avant d’être transférée à l'unité nutritionnelle ambulatoire six jours plus tard. Elle prend désormais le lait nutritionnel et va de mieux en mieux. Si tout va bien, nous pourrons rentrer chez nous dans quelques jours », raconte Sakina.
Avec l’appui de BMZ, l’UNICEF, le PAM et la FAO travaillent conjointement dans plusieurs territoires des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour lutter contre l’insécurité alimentaire, relancer la production agricole et les marchés des produits de base, accroître l’accès au crédit, améliorer les infrastructures communautaires et promouvoir la consolidation de la paix.