Apprendre dès le plus jeune âge malgré la violence

L’UNICEF aide le Gouvernement congolais à fournir des programmes d’apprentissage préscolaire adaptés aux situations de conflit et un soutien psychosocial aux jeunes enfants.

John Ngombua
Une fille en chasuble rouge qui entasse des récipients colorés au milieu d'une salle
UNICEF DRC Mulala
03 septembre 2021

Biringi, République Démocratique du Congo – Des rires et les cris joyeux envahissent chaque matin le Centre d’Encadrement et de Développement (ECD) de Biringi dans la province de l’Ituri. De 07h30 à 11h30, une centaine de petits élèves âgés de moins de 6 ans se partagent les dix salles de classe du centre.

Dans l’une des salles, Jennifer s’affaire à empiler des récipients colorés pour créer une petite tour entourée de tous ses amis. « Je ne veux pas rester m’ennuyer à la maison, je viens à l’école pour devenir intelligente et jouer avec mes amis », explique Jennifer qui est âgée de 5 ans. Vêtue de sa chasuble rouge, Jennifer est joyeuse et enthousiaste comme à l’accoutumé. Avec ses camarades, la petite fille apprend la langue française, l’arithmétique, l’art plastique et les règles de vie en communauté.

L’apprentissage dès le plus jeune âge place tous les enfants sur un pied d’égalité. Cela aide les enfants à réaliser leur potentiel de développement et à acquérir les connaissances et les capacités dont ils ont besoin pour réussir leur scolarité. Apprendre la langue française est particulièrement important pour Jennifer et ses camarades qui viennent majoritairement du Soudan du Sud. En effet, plus de 7.000 réfugiés fuyant la guerre civile sud-soudanaise ont trouvé refuge à Biringi depuis 2016.

L’UNICEF aide le Gouvernement congolais à fournir des programmes d’apprentissage préscolaire adaptés aux situations de conflit et un soutien psychosocial aux jeunes enfants. Dans la province de l’Ituri, l’UNICEF a construit des salles de classe, formé les encadreurs et distribué des kits pédagogiques pour permettre à 600 enfants réfugiés sud-soudanais et issus des communautés hôtes de bénéficier d'une prise en charge préscolaire.

Contrairement à Jennifer qui est née en RDC, certains enfants ayant assisté aux actes de violence dans leur pays d’origine sont traumatisés et les enseignants formés par l’UNICEF leur apportent un soutien psychosocial. « Nous enlevons leurs traumatismes à travers le chant et la danse », explique Ruth Lemiki qui encadre la classe de Jennifer.

Depuis sa naissance, Jennifer habite avec ses parents au sein d’un site pour personnes déplacées. Chaque midi, la petite fille retrouve son père qui est heureux que sa fille aille au centre d’encadrement. « Nous sommes certains que nos enfants auront un avenir garanti par l'éducation qu'ils reçoivent », explique-t-il. En effet, l'apprentissage préscolaire permet d’éveiller la curiosité et le désir d'apprendre chez les enfants, mais permet aussi de les préparer également à l'école primaire et ainsi améliorer leurs performances scolaires. 

« Quand je serai adulte, je vais devenir enseignante », dit Jennifer déterminée.