Aider les communautés à se relever

L’UNICEF apporte une assistance de premier plan aux personnes déplacées par les violences qui rentrent dans leurs villages d’origine.

Bibiane Mouangue Dikobo
Nyiraneza avait fui les violences de son village et est aujourd'hui de retour
UNICEF DRC Mouangue
05 mai 2020

« Nous avons laissé nos champs et nos bétails parce que les affrontements étaient de plus en plus violents », explique Nyiraneza en se remémorant le début de son long périple qui l’a conduit dans un camp de réfugiés en Ouganda.

De 2006 à 2015, les affrontements entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces Armées de la RDC (FARDC) dans le territoire de Rutshuru ont poussé des milliers de congolais à fuir vers l’Ouganda. « Quand j’ai appris que les affrontements avaient diminués j’ai décidé de rentrer dans mon village », raconte Nyiraneza qui voulait à tout prix que ses enfants retournent à l’école. 

La mère de famille a immédiatement commencé à exploiter ses deux champs pour payer les frais de scolarité de ses enfants et subvenir à leurs besoins. Malheureusement, les revenus tirés des deux champs ne suffisaient pas pour couvrir toutes les dépenses de la famille. Nyiraneza a été obligée de vendre ses champs pour payer les frais d’examens de ses deux fils afin qu’ils obtiennent leurs diplômes secondaires. « Ils ont réussi », dit fièrement Nyiraneza.

Nyiraneza a alors commencé à acheter des vivres auprès d’agriculteurs locaux pour les vendre au marché mais elle ne gagnait pas suffisamment pour subvenir aux besoins de ses enfants. La mère de famille n’avait d’autre choix que de retirer ses deux plus jeunes enfants de l’école.

Pendant six mois, Nyiraneza a bénéficié d’une assistance en cash de la part de l’UNICEF. Consciente de l’importance de l’éducation, la mère de famille a immédiatement inscrit ses enfants à l’école et a lancé un commerce de pommes de terre. Nyiraneza a également intégré l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit afin d’épargner de l’argent pour pouvoir, à l’avenir, prendre des crédits. Grâce à cela, Nyiraneza espère pouvoir faire vivre ses enfants dans de bonne conditions et pouvoir les envoyer à l’université.

Zainabo, 40 ans, avait également fui les affrontements avant de revenir s’installer dans le territoire de Rutshuru
UNICEF DRC Mouangue

Zainabo, 40 ans, avait également fui les affrontements avant de revenir s’installer dans le territoire de Rutshuru. Avant de recevoir l’assistance en cash de l’UNICEF, Zainabo travaillait dans les champs de particuliers à Rutshuru et gagnait 1,4 dollar américain par jour. Avec cette somme, Zainabo avait beaucoup de peine à subvenir aux besoins de sa famille et il était impossible pour elle de payer la scolarité de ses enfants.

 « Mes enfants étaient malheureux de voir les autres aller à l’école tous les matins », se rappelle Zainabo. Avec les 385 dollars reçus, la mère de famille a immédiatement inscrit ses enfants à l’école et loué un terrain pour y cultiver des pommes de terre, des haricots et du blé. Zainabo a en projet d’agrandir son champ et de se lancer dans le commerce de l’huile de palme afin d’offrir un meilleur avenir à ses enfants. 

« Je rêve d’une meilleure vie pour mes enfants », confie Zainabo.

Grâce au financement de l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida), 920 familles du territoire de Rutshuru ont reçu un appui en cash dans le cadre du Programme visant la Participation et l’Engagement des communautés pour leur Autonomisation et Résilience (PEAR+III).