L’art au service de la lutte contre les MGF
Paroles d’une jeune qui s’engage contre les violences basées sur le genre : l’art au service de la lutte contre les MGF

La jeunesse de Djibouti s’engage régulièrement autour de thématiques importantes qui touchent leurs communautés et les enfants. Fatouma, une jeune qui vient tout juste de terminer ses études fait partie de ces jeunes qui veulent être des acteurs positifs du changement.
Engagée depuis l’âge de 10 ans contre toutes les formes de violences, Fatouma, maintenant 21 ans, raconte comment sa collaboration avec l’UNICEF a renforcé son combat contre les violences basées sur le genre et les mutilations génitales féminines (MGF).
C’est à l’âge de 5 ans que Fatouma a découvert les MGF. Ceci à travers l’excision de sa grande sœur qui s’est déroulée à l’étranger contre la volonté de sa mère, consciente des effets néfastes de la pratique sur les femmes. Elle-même a compris progressivement la gravité et l’aspect global du « problème » en faisant des recherches et lisant des articles sur cette pratique qui, elle le rappelle, peut entraîner la mort de jeunes filles.
Depuis 2021, Fatouma a participé à plusieurs activités de promotion des droits des enfants aux côtés de l’UNICEF. En parallèle, elle a aussi collaboré avec l’UNFPA pour la promotion des droits des femmes. En novembre 2021, elle a été choisie pour participer à la table ronde mondiale des jeunes pour l’éradication des MGF en Afrique qui a eu lieu au Sénégal, et dont les conclusions ont servi pour le développement de la phase IV du programme conjoint UNFPA-UNICEF de lutte contre les MGF. En juin 2022, elle a été l’une des animatrices de la journée de l’enfant africain, consacrée à l’élimination des pratiques néfastes affectant les enfants, organisée par l’UNICEF. A cette occasion, elle a pu s’exprimer sur la thématique des MGF lors d’un débat de jeunes, en présence des autorités locales et des différentes organisations soutenant l’accélération de l’abandon des MGF à Djibouti.
Diplômée en 2022, Fatouma explique que sa première expérience professionnelle au sein du tribunal de Djibouti, a renforcé sa volonté de s’engager contre les violences faîtes aux femmes et aux enfants qu’elle a pu observer dans le cadre de ses responsabilités.
Avec l’association de jeunes dont elle est la présidente, elle a sollicité l’appui de l’UNICEF pour mettre en scène une performance théâtrale traitant de sujets « impactant la société » dont les MGF, la violence conjugale et familiale ainsi que le harcèlement scolaire. Cette performance a été présentée lors de la célébration de la journée mondiale de l’enfance. Si l’idée initiale vient d’elle, Fatouma insiste sur le fait que la création de cette performance est un travail d’équipe et que ses camarades ont certifié l’importance des thèmes abordés. Elle dit « vu qu’on est des jeunes, c’est à nous de parler. »
Fatouma souligne que l’année 2022 a été pour elle riche en émotions et nouveautés. Le support de l’UNICEF lui a permis de rencontrer d’autres jeunes motivés, d’élargir ses connaissances, de travailler avec de nombreuses personnes et d’être au centre du combat. Elle insiste : « cela m’a aussi motivée à continuer ». Son engagement futur, elle le voit contre toutes les formes de violences. Fatouma pense qu’un ensemble de petites contributions peut changer quelque chose et elle espère que les mentalités évolueront, notamment grâce au support de l’UNICEF. Concernant les MGF, elle explique que « si les jeunes participent activement, d’ici 2030, les MGF s’arrêteront. Ironiquement, ce sont les adultes qui adoptent les MGF qui amènent les jeunes à détester cette pratique ».