L’école de la seconde chance
Les classes passerelles donnent une seconde chance pour un avenir brillant à Aissata

À 14 ans, Aissata Sangaré est un véritable symbole de l’impact de l’éducation sur la vie et l’avenir des enfants des zones défavorisées ou à risque.
Résidant à Odienné dans le Nord de la Côte d'Ivoire, Aissata a bénéficié de l’initiative des classes passerelles connues sous l’appellation “l’école de la seconde chance”. Après des années d’interruption, à l’instar de plusieurs autres enfants de sa région bénéficiaires du programme, elle a repris le chemin de l’école primaire.
L’objectif de « L’école de la seconde chance » est de créer un environnement d'apprentissage adapté aux filles dans les régions défavorisées et fragiles du nord de la Côte d'Ivoire tout en protégeant les adolescents contre les risques du VIH/SIDA.
Pendant longtemps, Aissata était déscolarisée. Vivant avec sa mère, qui malgré son travail acharné et sa persévérance, ne pouvait assurer sa scolarité, Aissata passait ses journées à effectuer les tâches ménagères de la maison. Pourtant, elle aspirait à apprendre et aller le plus loin possible.
« Je devais rester à la maison toute la journée et aider ma maman avec les tâches ménagères. J’enviais cette chance que mes amis avaient d’aller à l’école quotidiennement. Mais à la fois j’étais consciente que ma mère n’avait pas les moyens de m’envoyer à l’école.
Un jour, Mme Bamba, la présidente du club des mamans d’élèves de l’école primaire EPP Frontière 2, que je fréquente aujourd’hui, est venue voir ma mère pour lui parler des classes passerelles, une opportunité pour moi d’apprendre en attendant d’être admise à l’école dans une classe normale. Ma mère convaincue, a ainsi décidé de m’y inscrire. C’était le début de mon parcours scolaire. »

Grâce à Mme Bamba, Aissata et sa mère ont pu entendre parler des classes passerelles. Ce programme permet aux enfants non-scolarisés ou déscolarisés d’avoir accès à l’éducation, de rattraper leur retard et de poursuivre leur scolarité.
Dès la rentrée des classes, Aissata a fait preuve d’enthousiasme et de motivation. Sa soif d’apprendre était son moteur pour travailler duret collaborer avec ses enseignants ainsi que ses camarades. Avec l’aide de ses enseignants et de ses mentors, elle a pu intégrer le système éducatif général.
Aujourd’hui, Aissata est admise en classe de CM2. Elle continue de briller par ses résultats scolaires, sa curiosité, sa grande ouverture d’esprit et son intelligence émotionnelle développée.
Le succès de Aissata est le fruit de son travail et de l’opportunité qui lui a été offerte de rejoindre les classes passerelles, une initiative de l’UNICEF soutenue par KOICA en collaboration avec le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation.
La mère d’Aissata est fière de voir sa fille instruite. Quant à l’adolescente, son rêve de devenir institutrice pour transmettre à son tour ses connaissances et aider les enfants, en particulier les filles, à développer tout leur potentiel se concrétise peu à peu.