La sensibilisation des communautés pour la réduction des risques de VBG en RCA
Les conditions de vie difficiles et le manque d'équité entre les sexes rendent les femmes comme Arlette plus vulnérables aux harcèlements.

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Les femmes et les jeunes filles des zones rurales continuent d'être exposées au risque de violence basée sur le genre à tout moment et à tout endroit. Les conditions de vie difficiles et le manque d'équité entre les sexes rendent les femmes comme Arlette plus vulnérables aux harcèlements.
Arlette, 25 ans, habite au village de Gou3, dans la préfecture de Kémo, au sud-est de la République centrafricaine. Elle explique que les femmes et les filles aussi jeunes que 7 ans, prennent quotidiennement des risques pour aller chercher de l'eau à un forage situé à 10 km de leur village.
"Le puits de notre ville était en panne depuis plusieurs mois. Pendant cette période, et selon les traditions, les femmes et les filles se réveillaient à 4 heures du matin pour marcher environ 10 km afin de puiser de l'eau au puits voisin", explique-t-elle.
"Il faisait noir. Nous pouvions à peine voir devant nous. Je pensais que j'aillais m'habituer à ce trajet, mais ce ne fut pas le cas. Mon estomac se serrait tous les jours pendant le parcours", ajoute-t-elle. "N'importe qui pouvait surgir et nous attaquer à tout moment - nous ne nous sommes jamais senties en sécurité, mais nous n'avions pas d'autre choix". Beaucoup de femmes et de jeunes filles ont été harcelées, certaines même ont été kidnappées".
Ce n'est toutefois pas le seul problème qui mettait ces femmes courageuses en danger. L'absence de toilettes adéquates les obligeait à déféquer en plein air, sans aucune intimité. "Dans notre communauté, cela a causé de nombreux problèmes et beaucoup de filles ont été violées parce qu'elles étaient seules", note-t-elle.
Pour remédier à cette situation, l'UNICEF a réhabilité le puits et installé des latrines à Gou 3 afin que les femmes et les filles n'aient pas à prendre de risques inutiles et se sentent mieux protégées.
En outre, avec le soutien du gouvernement américain, l'UNICEF a organisé une formation de formateurs pour 40 mobilisateurs communautaires sur les principes de la violence basée sur le genre, la prévention et les interventions en la République centrafricaine afin de créer un environnement sûr pour les enfants, en particulier les filles, en situation de vulnérabilité, et pour leurs familles.
Rustin, responsable de projet auprès du partenaire de mise en œuvre de l'UNICEF dans la région, a participé à la formation. "De nombreuses filles sont victimes de violences alors qu'elles effectuent de simples tâches ménagères ou des activités liées à leur hygiène et à leurs besoins en eau. Ces formations nous aident à expliquer aux communautés comment protéger les filles contre la violence".
"La formation des formateurs m'a fourni des informations utiles, des lignes directrices et des principes de protection que je transmets à la communauté. Je profite des sessions que j'organise dans le cadre du projet d'assainissement total piloté par la communauté (ATPC) soutenu par l'UNICEF dans la région pour éduquer les gens sur les risques et la prévention de la violence basée sur le genre", ajoute-t-il.

Le projet ATPC consiste à faciliter un processus visant à inspirer les communautés rurales et à leur donner les moyens de mettre fin à la défécation à l'air libre et de construire et d'utiliser des latrines.
"Le taux de violence basée sur le genre est élevé dans la région ; cela est principalement dû au fait que les femmes et les filles doivent parcourir de longues distances pour s'approvisionner en eau. C'est pourquoi, avec la communauté, nous avons mis en place des mesures d'atténuation pour protéger les femmes et les filles de la violence, comme la présence d'un compagnon lorsqu'elles vont chercher de l'eau. De plus, avec les chefs de la communauté, nous organisons des sessions continues sur les risques et la prévention de la violence basée sur le gendre, ainsi que sur les droits de l'homme", ajoute-t-il.
"Ces séances de sensibilisation ont un double rôle : elles aident les individus à comprendre les risques que nous, en tant que femmes, prenons et nous aident à signaler les cas de violence auxquelles nous sommes confrontées. En même temps, les auteurs de ces actes horribles savent maintenant qu'ils ne resteront pas impunis", déclare Arlette.