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Un atelier WinS pour améliorer l’hygiène et l’assainissement à l’école

Le Burkina Faso a participé au 2ème atelier international d'échange et d'apprentissage pour l'Eau, l'Hygiène et l'Assainissement (WASH) dans les écoles à Zanzibar en Tanzanie.

Myriam Dossou
L’équipe WASH et éducation du Burkina Faso participe à l’atelier international d'échange et d'apprentissage pour l'Eau, l'Hygiène et l'Assainissement dans les écoles (WinS) à Zanzibar.
UNICEF/Burkina Faso/2024/Lompo
12 juillet 2024

Du 7 au 10 mai 2024, le Burkina Faso a participé au 2ème atelier international d'échange et d'apprentissage pour l'Eau, l'Hygiène et l'Assainissement dans les écoles communément appelé WinS, à Zanzibar en Tanzanie. Coorganisé par la Coopération Allemande au Développement (GIZ) et l'UNICEF, la rencontre s’est appuyée sur les résultats et les recommandations de la 1ère édition africaine, pour évaluer les progrès des différents pays dans l'amélioration des services d'eau, d'hygiène et d'assainissement dans les écoles.

Le Burkina Faso a réalisé des avancées notables dans la mise en œuvre des recommandations issues du 1er atelier tenu en 2023 en Côte d’ivoire. Le pays a opérationnalisé le protocole de collaboration intersectorielle pour la mise en œuvre d'un programme conjoint pour l'eau, l'hygiène et l'assainissement dans les écoles et les formations sanitaires. Cette initiative a été soutenue par l'UNICEF en 2023 et 2024.

L'engagement et la coordination intersectorielle du Burkina Faso pour améliorer les services WASH dans les écoles et formations sanitaires ont été salués lors de la conférence. Le Burkina Faso a également été choisi pour animer un panel sur la coordination intersectorielle en prélude à la conférence internationale WASH in School à Zanzibar. Dans une vidéo projetée lors de l’atelier, Ibrahima Sanou, le secrétaire général du ministère en charge de l’Éducation nationale (MENAPLN) au Burkina Faso,  s’est dit satisfait de ce partenariat entre l’Etat et l’UNICEF pour le bien-être des enfants.

« Cette collaboration intersectorielle, nous a permis d’inscrire des activités, dans la feuille de route de WASH en milieu scolaire que le Ministère de l'éducation nationale, de l'alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales a présenté. Au nombre des défis opportunités, on peut citer, l’engagement de la politique accru en faveur de l’amélioration du WASH dans les écoles, le renforcement du partenariat multisectoriel entre l’État, les agences des Nations Unies, les organisations de la société civile, le secteur privé, etc. », a expliqué Sanou.

La coordination multisectorielle a aussi rendu les acteurs plus compétents et l’environnement plus favorable. « Nous avons le renforcement des capacités institutionnelles y compris le renforcement des capacités de la société civile impliquée dans le secteur du WASH. Nous avons également une sensibilisation accrue sur l’importance de l’hygiène, de l’assainissement et de l’eau potable dans les écoles. Enfin, il y a l’intégration dans les politiques et les plans sectoriels du ministère à l’image du plan sectoriel de l’éducation et de la formation, ou du plan stratégique de l’éducation des bases et de l’enseignement secondaire », a-t-il ajouté.

Les recommandations clés issues du 2ème atelier international WASH in School appellent à agir urgemment sur le leadership et la coordination intersectorielle, les politiques et leur mise en œuvre, le suivi et la responsabilité et le financement durable. 

Joanna Lompo, WASH officer à l’UNICEF Burkina Faso reçoit une attestation a l’atelier WinS à Zanzibar.
UNICEF/Burkina Faso/2024/Lompo
Joanna Lompo, WASH officer à l’UNICEF Burkina Faso reçoit une attestation a l’atelier WinS à Zanzibar.

Le Burkina Faso, représenté à l’atelier WinS par des agents du Ministère en charge de l'éducation, du Ministère en charge de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement, et de l'UNICEF, a présenté son expérience dans la mise en œuvre d'un programme WASH résilient au changement climatique dans les écoles, le développement des capacités pour le WASH in School, et la coordination intersectorielle pour une éducation de qualité.

« Cet atelier a été une découverte édifiante pour moi de ce vaste réseau de suivi des progrès dans ce domaine clé de la santé et du bien-être scolaire des enfants auquel contribue le WinS. Il a aussi été et surtout un cadre d’échanges d’expériences entre pays du continent confrontés aux mêmes réalités, par-delà les bonnes déclarations d’intentions sur l’accès universel à des services WASH de qualité conformes aux standards internationaux », a dit Adama Traoré, Spécialiste de l’Education a l’UNICEF Burkina Faso. 

Pendant la rencontre, des données probantes ont été partagées qui pourraient justifier de profonds changements en matière de planification des ressources dans le Wash In School où tel le Mythe de Sisyphe, presque les mêmes activités sont répétées sempiternellement. « Le coût lié à la perte des latrines est la preuve que le paradigme de planification des investissements doit changer, afin de rompre ce long cycle sisyphéen dans lequel le secteur est plongé depuis bien longtemps», a ajouté Traoré.

L’équipe WASH Burkina est en compagnie des adolescents qui participent à l’atelier WinS
UNICEF/Burkina Faso/2024/Lompo
L’équipe WASH Burkina est en compagnie des adolescents qui participent à l’atelier WinS

Les leçons apprises et les recommandations issues de cet atelier international guideront les efforts du Burkina Faso pour continuer à améliorer l'accès à l'eau, l'hygiène et l'assainissement de qualité dans les écoles. L'engagement du gouvernement et la coordination intersectorielle restent essentiels pour atteindre ces objectifs et garantir une éducation de qualité pour tous les élèves.

« Les sessions thématiques, les vidéos pays, les visites terrain et les dialogues entre pays ont favorisé un riche échange sur les bonnes pratiques, les enseignements tirés, les innovations, les défis et les recommandations pour l’accélération des progrès en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les écoles au regard des importants gaps à combler. Un changement de paradigme s’avère indispensable, dans les programmations WASH in School, par l’intégration de la résilience climatique, de la santé et l’hygiène menstruelle et des facteurs économiques tels que la perte de toilettes, pour un mélange judicieux d'investissements en infrastructure et en entretien et maintenance », a dit Johanna Lompo, WASH officer à l’UNICEF Burkina Faso, qui faisait partie de la délégation burkinabè.

Au Burkina Faso ou quatre enfants sur cinq souffrent d’une vulnérabilité hydrique extrême, affectant ainsi sa santé, sa santé mentale, son éducation et presque tout son bien-être. Afin de s’adapter à ses effets du changement climatique, pour un programme Wash in School plus résilient, beaucoup plus d’efforts de plaidoyer doivent être fournis, et la qualité, améliorée.

« Il s’agit de faire un plaidoyer basé sur les évidences pour mobiliser l’ensemble des partenaires à accompagner pour améliorer les conditions d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, dans les écoles. Qui dit plaidoyer basé sur l’évidence dit études et enquêtes. Dans ce sens, nous avons conduit une étude diagnostique sur l’ensemble des écoles du pays pour savoir quelle est la situation en termes d’accès à l’eau potable, aux installations d’assainissement et d’hygiène dans l’ensemble des écoles du pays. Cette évaluation était assortie d’un plan d’action budgétisé a hauteur d’un milliard de francs CFA (environ 1,6 million de dollars US) afin de mettre à niveau l’ensemble des écoles et atteindre les objectifs de développement durables à l’horizon 2030 », a conclu Moustapha Harouna, Chef du programme WASH à l’UNICEF Burkina Faso.

Grâce au financement de JICA, de la Coopération Néerlandaise, du BMZ et des comités français et espagnol de l'UNICEF, le programme Wash In School est mis en œuvre au Burkina Faso, en collaboration avec les ministères chargés de l'éducation (MENAPLN) et de l'eau (MEEA).