L’UNICEF lance un appel de fonds à finalité humanitaire
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John Agbor, Représentant de l’UNICEF au Burkina, est l’invité de l’émission "A l'école des enfants"

A l’occasion de la Journée Internationale de l’Education célébrée le 24 janvier 2024, le Représentant de l’UNICEF au Burkina Faso John Agbor s’est rendu à l’Ecole primaire publique Dapoya2 de Ouagadougou, où il a répondu aux questions des élèves.

Propos de l’interview retranscrits par Claude Tarpilga
John Agbor, le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso accueilli par les élèves des classes de CM de l'école primaire publique Dapoya II de Ouagadougou.
UNICEF Burkina Faso/2024/Sanogo B.
02 février 2024

Simporé Leyla, 10 ans, CM1 : Pouvez-vous nous présenter l’UNICEF ?

John Agbor, Représentant de l’UNICEF : Je crois que vous l’avez dit tout à l’heure, je vois que vous connaissez déjà un peu l’UNICEF. Mais est-ce que vous connaissez les Nations Unies ? Parce que l’UNICEF se dit Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Donc, l’UNICEF fait partie des Nations Unies. Les Nations Unies, c’est cet organe qui a été créé juste après la deuxième guerre mondiale. Vous savez, après la deuxième guerre mondiale, le monde était vraiment détruit. Donc il fallait que les pays se mettent ensemble pour voir comment le reconstruire. Et immédiatement, sachant que les enfants constituaient une bonne partie de ceux qui allaient subir des dégâts pendant cette guerre mondiale, on a donc créé très rapidement l’UNICEF en 1946, il y’a 78 ans maintenant.

Au départ, c’était une agence des Nations Unies créée essentiellement pour l’urgence en Europe. Plus tard, avec les crises qui se sont rependues partout dans le monde, et c’est parti de l’Europe vers d’autres parties du monde, donc vers l’Afrique. L’UNICEF a son siège à New York aux Etats Unies et est présent dans plus de190 pays, dans presque tous les pays et territoires qui existent au monde. Et l’UNICEF œuvre, comme vous l’avez tous dit, pour la protection et le développement des enfants. Les droits de l’enfant sont le point d’entrée, pas la responsabilité mais le mandat de l’UNICEF dans le monde. Donc ici au Burkina, où nous sommes présents depuis plus de 40 ans, on travaille dans les écoles, dans les centres de santé pour s’assurer que la santé des enfants est assurée. On approvisionne l’eau dans les centres de santé, dans les écoles, dans les communautés, on s’assure que les enfants qui ont subi des violences sont accompagnés, mais qu’il y’ait d’abord la prévention de ces violences. Bref, voici la présentation que je peux vous donner de l’UNICEF.

John Agbor, le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso répondant aux questions des élèves de l'école primaire publique Dapoya II de Ouagadougou.
UNICEF Burkina Faso/2024/Sanogo B. John Agbor, le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso répondant aux questions des élèves de l'école primaire publique Dapoya II de Ouagadougou.

Naré Grâce Azania, 10 ans, classe de CM1 : Quelles sont les activités de l’UNICEF à l’endroit des adolescents du Burkina Faso ?

John Agbor, Représentant de l’UNICEF : Je vais peut-être revenir sur une ou deux activités seulement. Vous savez, quand on dit que l’UNICEF a un mandat sur l’enfance, il faut savoir que l’enfance concerne les enfants qui sont nés aujourd’hui, et tous ceux qui n’ont pas encore atteints l’âge de 18 ans. L’adolescence, c’est cette partie critique de la vie qui va de 11 à 15 ans.

Je crois que la première de choses pour un enfant de cet âge, c’est d’abord s’assurer qu’il est en bonne santé. On travaille surtout à les accompagner, et de s’assurer que la jeune fille est bien accompagnée pour sa santé qui est critique à ce moment-là. Evidemment, tout ce travail se fait avec le gouvernement et surtout, avec l’orientation du gouvernement. Car nous travaillons toujours suivant un plan du gouvernement et l’UNICEF, comme agence des Nations-Unies, accompagne le gouvernement dans ses composantes touchant l’enfance.

La deuxième chose qu’on fait pour ces enfants est de soutenir les écoles publiques, qui les prennent en charge. Vous savez que l’enfance, c’est aussi ce moment de transition. Lorsqu’ils grandissent un peu plus, on laisse d’autres agences continuer à les suivre à l’école secondaire et à l’université. Mais nous accompagnons aussi et surtout les enfants en dehors de l’école, en leur permettant d’apprendre certains métiers. Par ces apprentissages, on leur donne des compétences qui vont leur permettre de devenir des adultes responsables, et contribuer à la société. Nous abordons avec eux les questions de santé, sexuelle notamment, et l’hygiène menstruelle pour ce qui concerne les jeunes filles. Il faut aussi s’assurer que les enfants peuvent étudier dans de bonnes salles de classe, qu’ils ont des bien formés.

Et troisièmement, c’est l’accompagnement pour ceux qui ne sont pas à l’école, voir comment les accompagner pour qu’ils apprennent certaines compétences leur permettant de contribuer à la société.

Sanou Amir, 10 ans, CM2 : Comment l’UNICEF intervient-il dans la réinsertion sociale des enfants et des adolescents ?

John Agbor, Représentant de l’UNICEF : Tout à l’heure, vous avez essayé de définir la réinsertion sociale. La réinsertion, pour la définir le plus simplement possible, c’est ceci :  Vous êtes sur un chemin, on vous sort du chemin. Vous habitez votre commune, la guerre ou une crise survient, on vous sort de votre commune, vous êtes déstabilisé. Vous êtes un jeune qui est en conflit avec la loi, on vous met en prison, il faut qu’on vous aide à vous réinsérer socialement. Vous êtes une jeune fille qui est allée en mariage précocement, on peut vous aider à vous remettre sur la voie.  Ou bien, comme on le sait souvent avec les grossesses précoces – et on espère qu’elles vont devenir de plus en plus rares – on voit comment aider les jeunes filles victimes de grossesses précoces à se remettre et à revenir dans la société. Ici par exemple à Ouagadougou, pour ne pas vous donner beaucoup d’exemples, l’UNICEF appuie des centres qui accueillent des jeunes filles qui sont sorties des mariages précoces ou des grossesses précoces et que les familles ont abandonné. On les aide psychologiquement à revenir à la société. On les forme à certains métiers et certaines jeunes filles sont des couturières aujourd’hui.  

Une composante très importante dans la réinsertion sociale, c’est le côté psychosocial. C’est un aspect sur lequel, on accompagne des enfants ou des adolescents qui sont en prison ou des jeunes filles qui ont été sorties un peu de leur trajectoire, et à qui on essaie de donner encore la possibilité de vivre leur enfance. L’enfance est tellement belle à vivre. La réinsertion sociale est faite pour redonner à l’enfant la possibilité de revivre l’enfance.

John Agbor, le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso posant avec les élèves des classes de CM de l'école primaire publique Dapoya II de Ouagadougou.
UNICEF Burkina Faso/2024/Sanogo B. John Agbor, le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso posant avec les élèves des classes de CM de l'école primaire publique Dapoya II de Ouagadougou.

Bakrepe Barka Idayatou, 10 ans, CM1: Tous les enfants et adolescents sans différence peuvent-ils bénéficier de l’accompagnement de l’UNICEF ?

John Agbor, Représentant de l’UNICEF : Absolument. Comme je l’ai dit tout à l’heure, le mandat de l’UNICEF, c’est l’enfance. C’est avant la naissance-même de l’enfant. Cela veut dire que depuis le moment où la maman est enceinte, – l’UNICEF essaie de l’accompagner pour qu’elle accouche dans de bonnes conditions et qu’elle accouche d’un enfant sain – jusqu’à 18 ans. Donc, durant tout ce trajet-là, sans aucune distinction de races, de tribus, tous les enfants et adolescents peuvent bénéficier de l’accompagnement que nous faisons. Cet accompagnement est fait avec le gouvernement. On n’a pas de programme UNICEF. On a un programme du gouvernement que l’UNICEF accompagne à mettre en oeuvre. On est dans un pays membre du système des Nations Unies et on accompagne le gouvernement dans ce qu’il veut faire pour les enfants de 0 à 18 ans. Tous ces enfant-là, n’importe où qu’ils se trouvent, de n’importe quelle tribu, qu’importe la langue qu’ils parlent, qu’importe ce qu’ils sont, qu’ils marchent sur les deux pieds, qu’ils ne marchent pas, l’UNICEF doit les accompagner et s’assurer qu’ils peuvent vivre leur enfance pleinement et contribuer à leur société.

Gansonré Aminata, 12 ans, CM2 : Quel accompagnement les élèves en situation difficile, surtout les élèves déplacés internes, peuvent-ils attendre de l’UNICEF ?

John Agbor, Représentant de l’UNICEF : On sait qu’aujourd’hui, 58% des personnes déplacées sont des enfants. C’est un nombre important. Certains sont à l’école, d’autres n’y sont pas. Pour ceux et celles qui ne sont pas l’école, nous créons des espaces temporaires d’apprentissage, qui sont des espaces d’accompagnement. Pour ceux qui sont à l’école, nous accompagnons les écoles qu’ils fréquentent. Dans les endroits où il y a beaucoup de personnes déplacées, nous apportons un accompagnement aux écoles. On a vu des salles de classe où il y’a 140 élèves au lieu de 70 élèves. On a donc créé des salles de classe temporaires ou permanentes pour désengorger certaines de ces salles de classe. Chaque école qui est dans ce cas de figure est en mesure de bénéficier à travers le gouvernement de cet accompagnement de l’UNICEF.


*L’émission « A l’Ecole des Enfants » est diffusée sur les antennes de la radio nationale les mercredis après-midi à 16h10, et les samedis matin à 10h10.