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L’objectif : améliorer la santé maternelle

D’ici à 2015 :
Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle.

Pour des enfants en bonne santé, des mères en bonne santé.

Toutes les minutes, une femme meurt de complications liées à l’accouchement – environ 529 000 par an – dont la vaste majorité dans les pays en développement. 

Pour les femmes d’Afrique subsaharienne, le risque de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement est de 1 pour 16, contre 1 sur 4 000 dans les pays industrialisés. C’est la plus grande différence qui existe entre les indicateurs de santé des pays riches et des pays pauvres.

Cette disparité criante est abordée dans plusieurs déclarations mondiales et résolutions. En septembre 2001, 147 chefs d’État ont approuvé ensemble les Objectifs du Millénaire pour le développement 4 et 5 : réduire des 2/3 le taux de mortalité infantile, et des 3/4 le taux de mortalité des mères entre 1990 et 2015. À cela s’ajoute l’Objectif lié no. 6 : endiguer ou commencer à inverser la propagation du VIH/SIDA, du paludisme et d’autres maladies.

Les causes directes de la mortalité maternelle sont l’hémorragie, les infections, l’arrêt de progression du travail, l’hypertension pendant la grossesse, et les complications des avortements à risque. De nombreuses femmes souffrent aussi d’invalidités liées à l’accouchement et pour lesquelles elles ne reçoivent aucun traitement, par exemple, des lésions des muscles ou des organes pelviens et de la colonne vertébrale.

Au moins 20 % des maladies dominantes chez les enfants de moins de 5 ans sont liées à la mauvaise santé et à la mauvaise nutrition de la mère, ainsi qu’à la qualité insuffisante des soins pendant l’accouchement et les premiers jours de la vie. Et chaque année, 8 millions de bébés meurent avant ou pendant l’accouchement, ou pendant la semaine qui suit. De plus, beaucoup d’enfants perdent tragiquement leur mère chaque année. Pour eux, le risque de mourir dans les deux ans qui suivent ce décès est dix fois plus élevé.

Le paludisme est aussi un danger pour les femmes enceintes. Il peut causer l’anémie, qui accroît le risque de décès de la mère et du bébé, ainsi que des problèmes de développement pour l’enfant. Les carences nutritionnelles sont aussi un facteur d’insuffisance pondérale à la naissance et d’anomalies congénitales.

L’infection par le VIH constitue une menace grandissante. La transmission du VIH de la mère à l’enfant dans les régions pauvres en ressources, notamment dans des pays où le taux d’infection chez les adultes progresse ou s’est stabilisé à un niveau très élevé, continue de poser un problème majeur, avec jusqu’à 45 pour cent de mères séropositives transmettant le virus à leur enfant. En outre, le VIH devient une cause principale de décès des mères dans les pays gravement touchés d’Afrique australe.

La plupart de ces décès et de ces invalidités pourraient être évités, puisqu’ils sont attribuables en grande partie à des soins insuffisants pendant la grossesse et l’accouchement. Environ 15 pour cent des grossesses et des accouchements nécessitent des soins obstétriques d’urgence en raison de complications qu’il est difficile de prévoir. L’accès à des soins spécialisés pendant la grossesse, l’accouchement et le mois qui suit la naissance sont essentiels pour sauver la vie de ces femmes – et celle de leurs enfants.

Ce que fait l’UNICEF :

Contribuer à améliorer les soins obstétriques d’urgence. Dans les pays en développement, près de la moitié des accouchements ne sont pas assistés par un personnel qualifié. En Asie du Sud, cette proportion est de 65 pour cent.

La recherche montre que l’intervention qui est à elle seule la plus efficace pour garantir une maternité sans risque est de s’assurer qu’une sage-femme formée est présente pendant tous les accouchements, qu’un moyen de transport est disponible pour accéder aux services de recours, et que des soins obstétriques de qualité peuvent être dispensés. L’UNICEF travaille avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres partenaires dans les pays qui enregistrent de forts taux de mortalité maternelle, en jouant un rôle de soutien bien défini dans le cadre d’un nouveau partenariat mondial en faveur de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

L’UNICEF soutient aussi la collaboration avec les responsables de politique pour s’assurer que les soins obstétriques d’urgence figurent en priorité dans les plans de santé nationaux, y compris les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP) et les Approches sectorielles (SWAp), et apporte une aide à ses partenaires et aux gouvernements en matière d’évaluation, de formation et de logistique.

Poser les fondations de soins prénatals de bonne qualité. Sur 100 femmes de 15 à 40 ans, 30 n’ont pas accès à des soins prénatals – cette proportion étant de 46 en Asie du Sud et de 34 en Afrique subsaharienne. Cette carence a pour conséquences des problèmes d’hypertension non traités qui provoquent la mort et l’invalidité, ou des niveaux non identifiés de malnutrition ou de sous-alimentation. Chez les femmes enceintes, l’anémie ferriprive est liée à quelque 111 000 décès de mères chaque année. Dans les pays en développement, quelque 17 pour cent des nourrissons avaient un poids insuffisant à la naissance en 2003, et ces bébés courent 20 fois plus de risques de mourir dans les premiers mois de leur vie.

À travers des programmes de sensibilisation, d’assistance technique et de financement, l’UNICEF aide les communautés locales à donner aux femmes et à leur famille des informations sur les signes précurseurs des complications, l’espacement des naissances, le choix et la limitation du nombre de grossesses pour des raisons de nutrition et de santé, ainsi que sur les moyens d’améliorer le statut nutritionnel des femmes enceintes pour prévenir l’insuffisance pondérale à la naissance et d’autres problèmes.

Un programme très complet promeut et soutient aussi la fourniture de thérapies anti-paludéennes et de moustiquaires traitées à l’insecticide. Le tétanos, une maladie bactérienne liée à des pratiques d’accouchement non hygiéniques et dangereuses, a causé la mort de 200 000 nouveau-nés et de 30 000 mères rien qu’en 2001. En plus d’acheter et de distribuer des vaccins anti-tétaniques aux femmes enceintes, l’UNICEF fournit des micronutriments pour prévenir l’anémie et les anomalies congénitales – ce qui contribue aussi à ce que les mères et les bébés soient en meilleure santé.

Contribuer à prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Depuis 1998, pour le compte d’autres partenaires de l’ONU, l’UNICEF soutient dans les pays des programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PMTCT) au sein des services de santé maternelle et infantile existants dans les régions pauvres en ressources. Il prône notamment la distribution d’antirétroviraux (ARV) aux jeunes femmes et aux parents atteints du VIH/SIDA dans le cadre de l’initiative « 3 millions d’ici à 2005 » soutenue par l’UNICEF et lancée par l’Organisation mondiale de la santé, qui vise à garantir que 3 millions de personnes auront accès à des ARV d’ici à la fin de 2005.

Les services offerts peuvent aussi comprendre des conseils et des tests volontaires et confidentiels du VIH/SIDA. Si une femme enceinte est séropositive ou a le SIDA, elle reçoit des conseils sur la façon d’éviter de transmettre la maladie à son enfant, notamment pour le nourrir au sein sans danger. 

Envoyer les filles à l’école. L’aide fournie aux gouvernements pour offrir un enseignement primaire de qualité, ce qui est l’une des priorités de l’UNICEF, contribue aussi à améliorer la santé maternelle et infantile – notamment lorsque ce sont les filles qui s’instruisent. Envoyer les filles à l’école pendant six années ou plus permet de faire progresser considérablement et durablement les soins prénatals, post-partum, et le taux de survie des bébés. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans diminue aussi notablement. Des filles instruites ont une meilleure estime de soi et sont plus à même d’éviter l’infection par le VIH, la violence et l’exploitation, et de répandre de bonnes pratiques d’hygiène et de santé dans leur famille et leur communauté. Et une mère instruite tend plus souvent à envoyer ses propres enfants à l’école.

Voir la carte : améliorer la santé maternelle

Progrès

Des données sur la présence de personnel qualifié durant les accouchements ne sont disponibles que pour 74 pour cent des naissances vivantes dans le monde en développement. Les chiffres que nous possédons montrent que, si l’on excepte l’Afrique subsaharienne, les soins obstétricaux ont sensiblement progressé dans toutes les régions, bien que les améliorations soient inégales d’un pays à l’autre. Seulement 17 pour cent des pays sont en bonne voie d’atteindre leurs Objectifs.

Globalement, dans les pays en développement, le pourcentage d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié a augmenté de plus d’un quart – passant de 42 pour cent à 53 pour cent en dix ans. De 1990 à 2000, l’Asie a même enregistré une progression de 35 pour cent. Malheureusement, en Afrique subsaharienne où les taux de mortalité maternelle sont les plus élevés, le pourcentage d’accouchements assistés par du personnel qualifié n’a augmenté que de 5 pour cent.

Depuis 1999, 32,7 millions de femmes à risques ont été protégées contre le tétanos par un traitement en deux doses. Et l’UNICEF soutient actuellement l’éducation des filles dans 158 pays.

À la fin de 2004, plus de 100 pays avaient mis sur pied des programmes de PMTCT, et dans 13 d’entre eux, la couverture était assurée à l’échelle nationale.

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Vidéo

Un regard sur les Objectifs du Millénaire pour le développement
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