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AFRIQUE DE L'OUEST ET AFRIQUE CENTRALE Reportage au Tchad

© UNICEF Tchad/2009/Noy

Des garçons jouent au football dans un centre de transit pour ex-enfants soldats à N’Djaména. L'UNICEF et CARE International gèrent plusieurs centres facilitant la réinsertion des enfants dans leurs communautés.

PARTENARIATS POUR LA PAIX : RETOUR AU FOYER POUR DES ENFANTS ASSOCIÉS AUX CONFLITS ARMÉS AU SOUDAN

N’Djamena, Tchad, août 2009 -  « La route a été longue, murmure Ali 1, 16 ans. Il m’arrive encore d’avoir d’horribles cauchemars et je me souviens du temps où nous étions complètement pris par les combats… mais lorsque je me réveille ici, au Centre, je sais que c’est fini et que notre situation s’améliore. »

Ali est l’un des 83 enfants associés à un groupe armé qui ont été capturés par les forces gouvernementales en mai 2009 puis confiés à l’UNICEF par les autorités tchadiennes.

« Je gardais les vaches et les chameaux de ma famille, dit-il pour expliquer dans quelles circonstances il a rejoint un groupe armé. Et puis un jour, des individus armés de fusils sont arrivés et ont volé notre bétail. »

Comprenant que sa famille et son mode de vie étaient menacés, Ali a décidé que prendre les armes était la seule stratégie de survie qui lui restait dans une région confrontée, aujourd’hui encore, à un effondrement économique, à l’effondrement des normes sociétales et aux déplacements.

« Nous marchions la nuit, de longues marches, continue Ali. Nous nous cachions pendant la journée, pour qu’on ne puisse pas nous trouver. Nous avons franchi la frontière du Darfour. Il y avait beaucoup d’enfants là-bas. Nous y sommes restés un an, environ. Puis nous nous sommes enfoncés plus profondément au Soudan. Nous avions peur pendant que nous attendions de retraverser la frontière pour nous battre. »

Créer un environnement sûr
Ali est l’un des quelque 300 000 enfants qui à l’heure actuelle, sont exploités par des groupes ou forces armés dans le monde. En mai 2007, l’UNICEF et les autorités tchadiennes ont signé un document juridiquement contraignant pour empêcher le recrutement des enfants et obtenir la libération et la réinsertion des enfants associés à des groupes ou forces armés.

Suite à cet accord, l’UNICEF et Care International ont ouvert plusieurs centres de transit à N’Djamena, la capitale, pour offrir un milieu sûr à ces jeunes. Ils reçoivent à manger, des vêtements et des soins médicaux ainsi qu’un suivi psychologique pendant ce qui constitue souvent une période de tension et d’incertitude. Cette collaboration a permis la démobilisation de 654 jeunes Tchadiens impliqués dans des conflits armés et leur réinsertion au sein de leur famille et de leur communauté.

Désiré Mohindo, Spécialiste de la protection de l’enfance à UNICEF Tchad, dit combien elle apprécie ces initiatives conjointes qui aident les enfants à commencer une nouvelle vie : « Nous travaillons en étroite collaboration avec CARE et mettons en commun nos années d’expérience. L’élément fondamental de notre programme, c’est l’appui et le suivi psychosocial que nous procurons à chacun de ces enfants, dont la plupart ont connu une misère et des traumatismes inimaginables. »

Ousmane, 17 ans,  est du même avis. Il a rejoint un groupe armé après que des hommes en armes eurent tué ses parents et saccagé la ferme familiale. Suite à un accord entre le groupe armé et le gouvernement, Ousmane a été relâché et a passé les cinq mois suivants dans l’un des centres de transit de N’Djamena. Là, il a appris le français et a commencé un  cours de mécanique auto avant de retourner dans son village, dans l’est du Tchad. Cela a été possible grâce à un programme commun du Service jésuite des réfugiés, du ministère des Affaires sociale et de l’UNICEF.

« Je suis content d’être revenu dans mon village, dit Ousmane. Mon rêve aujourd’hui, c’est d’ouvrir un garage. »

L’UNICEF continue de collaborer avec les autorités et autres partenaires clés comme CARE et le Service jésuite des réfugiés pour améliorer la vie d’enfants traumatisés et souvent déshumanisés par les années passées sur les champs de bataille du Tchad et du Soudan.

1  Les noms ont été change pour protéger l’identité des enfants.

1 Names have been changed to protect identities.