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MENA LIBAN: REPORTAGE

La voie de la guérison : enfants et adolescents s’adonnent aux activités de loisir

© UNICEF/HQ07-0809/Toutounji

Des jeunes volontaires de l’ONG InterSOS, aidée par l’UNICEF, créent des activités axées sur les loisirs pour les enfants affectés par la guerre, dans le village de Nabatieh, au sud du Liban.

Le village de Zifta, dans le sud du Liban, ressemble à un centre de loisirs : face à la montagne, dans un parc parsemé d’arbres, le silence n’est entrecoupé que par les chansons et les applaudissements des enfants, pendant que les animateurs préparent les activités artistiques de l’après-midi.

Cependant, il y a un an, ces enfants n’entendaient ni chansons ni bruits de la nature, mais le vacarme terrifiant de la guerre. Les bombardements et les coups de feu ont fendu l’air pendant plus d’un mois lors des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes. Ces bruits hantent encore les souvenirs de la population.

« Je me sens mieux maintenant. Je fais tout mon possible pour oublier la guerre parce que c’était extrêmement effrayant », confesse Christine, une petite fille de 13 ans. « Dès que j’entends quelqu’un parler de la guerre, je m’éloigne instinctivement. »

Un an après la fin du conflit, une soixantaine de jeunes comme Christine participent à un programme spécial de camp d’été, financé par l’UNICEF et dirigé par une ONG partenaire, InterSOS. Ce matin-là, les jeunes âgés de 13 à 17 ans travaillent en groupe pour animer des activités créatives et interactives avec les enfants dans l’après-midi.

L’UNICEF et InterSOS travaillent la main dans la main dans le sud du Liban depuis la fin de la guerre, en août dernier, et tentent d’offrir des espaces accueillants et des activités de loisirs aux enfants et aux adolescents. Il est indispensable que les enfants se remettent à jouer et à faire des activités ordinaires, pour leur donner l’occasion de s’exprimer à travers l’art et le jeu ou tout simplement d’être en compagnie de leurs camarades. Enfants et adolescents pourront ainsi soigner les blessures douloureuses de la guerre.

Le programme d’été est conçu à la fois pour les adolescents et les plus jeunes dans les villages proches des trois centres d’InterSOS: Tyr (ou Sour), Nabatiyeh et Bint Jbail. Toutes ces régions ont été gravement touchées par le conflit. Chaque semaine, des groupes de jeunes se rendent dans un village différent et proposent aux enfants un programme de cinq jours chargé d’activités autour de thèmes divers. Le matin, les adolescents reçoivent des informations sur les premiers secours, la prise de conscience environnementale, le danger des munitions non explosées et les droits de l’enfant. Ensuite, ils travaillent en groupe pour élaborer les activités qu’ils vont faire avec les plus jeunes pendant l’après-midi.

Pour Christine, cette expérience est très enrichissante. « Les enfants sont très contents à chaque fois qu’ils apprennent quelque chose de nouveau. Nous avons l’impression qu’ils ont soif de connaissances jour après jour. »

Zahra, 12 ans, participe aujourd’hui aux activités proposées par les adolescents. Elle est enthousiaste à l’idée d’exprimer ce qu’elle ressent en anglais : « Je suis de Beyrouth et je passe à Ziftar mes meilleures vacances d’été. Je reste ici deux jours et je m’amuse beaucoup. Je ne trouve pas les mots pour l’expliquer. »

Des initiatives communautaires comme celle-ci aident les enfants et les adolescents à guérir des séquelles émotionnelles du passé ; cependant, de nouvelles tensions compromettent leurs progrès. En effet, ces derniers mois l’instabilité politique et les bombardements se sont intensifiés, ce qui a entraîné une nouvelle vague d’anxiété. La gravité de la situation est telle dans les camps de réfugiés palestiniens du nord du pays que même dans le sud, les jeunes s’en rendent compte. « Je suis triste de voir ce qui se passe au nord, raconte Christine. J’espère que le Liban retrouvera la paix. »
 
Les enfants issus de religions et de cultures différentes sont assis côte à côte, échangent leurs idées, dessinent, rient et chantent ensemble. Ce parc est pour eux un refuge où ils peuvent oublier les souvenirs de la guerre, mais aussi leur peur des événements à venir. À travers le jeu, langage universel entre les peuples, on peut espérer que le vœu de Christine se réalisera un jour.

* Le total comprend un taux de recouvrement maximal de 7%. Le taux réel de recouvrement pour les contributions sera calculé conformément à la décision 2006/7 du Conseil d’administration du 9 juin 2006.