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TACRO HAITI: REPORTAGE

Briser la chaîne de la transmission du VIH de la mère à l’enfant

© UNICEF/HQ05-0865/Noorani

Dans un orphelinat de Port-au-Prince (Haïti), soutenu par l’UNICEF, un garçon séropositif au VIH tient une dose de médicaments antirétroviraux. Sans soins préventifs, un tiers des enfants nés de mère séropositive risquent de contracter le virus.

Della habite dans un village isolé dans le Département du Nord-Ouest. C’est une région en grande partie désolée, au climat aride, et comptant parmi les 10 départements les plus pauvres de Haïti. C’est dans ce contexte économique difficile que la jeune mère élève ses quatre filles et se prépare à accoucher de son cinquième enfant.

Un jour, Della est tombée très malade. « J’avais peur pour le bébé », se souvient-elle. Elle a donc pris un moto-taxi en direction de l’hôpital de Bombardopolis, situé à plus de 15 km.

« Les routes sont en très mauvais état, ce qui est d’autant plus difficile pour Della puisqu’elle est enceinte de cinq mois et qu’elle habite si loin », explique Elmanise Jacques, responsable du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant à Bombardopolis, pour l’organisation humanitaire CARE.

Le mari de Della est mort du SIDA il y a 4 ans et elle s’est remariée depuis. Une fois arrivée à l’hôpital, Della découvre qu’elle est séropositive.

L’UNICEF travaille avec des partenaires comme l’organisation CARE pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant et fournir des traitements pédiatriques. On estime aujourd’hui à 12 000 le nombre de femmes enceintes séropositives en Haïti.

« Des facteurs comme la pauvreté, l’instabilité politique et le manque d’accès à l’éducation favorisent la propagation du VIH/SIDA dans les parties reculées, affirme Cecilia Sanchez Bodas, responsable de l’UNICEF pour le VIH/SIDA. Si aucune action préventive n’est réalisée, environ un tiers des enfants nés de mère séropositive vont contracter le virus au cours de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement. »

Della a suivi le conseil de son médecin et s’est inscrite à un programme financé par l’UNICEF qui fournit des soins médicaux aux mères porteuses du VIH. Les résultats préliminaires sur l’action de ces programmes ont montré qu’ils peuvent réduire la transmission mère-enfant de presque 50 %.

Au cours des 72 heures qui suivent l’accouchement, le bébé de Della se verra administrer une dose d’un antirétroviral afin de réduire le risque de transmission du virus. Le nouveau-né recevra des soins pédiatriques et passera des tests VIH au cours des 18 premiers mois. Della obtiendra des conseils sur les méthodes appropriées pour bien nourrir son enfant. Si l’enfant de Della s’avère être séropositif, il se peut que lui aussi reçoive un traitement antirétroviral.

Pour aider les personnes atteintes par le VIH à faire face à l’ostracisme dont elles sont souvent victimes, Della a rejoint un groupe de soutien communautaire qui offre une assistance socio-psychologique.

« J’ai appris une chose en allant à ce groupe : ce n’est pas la fin du monde d’être séropositive. Je peux rester en bonne santé si je me rends régulièrement à l’hôpital. Un médecin va suivre l’évolution de mon état de santé et me donner un traitement », explique-t-elle.

La vie de Della a changé depuis qu’elle se rend au groupe de soutien. Elle désire continuer à participer au groupe même après son accouchement. Elle veut ainsi partager son expérience avec les autres femmes confrontées à la même situation pour les aider dans cette douloureuse épreuve.

Elmanise Jacques souligne que « des femmes courageuses comme Della sont très importantes car elles nous aident à renforcer et continuer ce programme d’aide aux femmes enceintes ».

* Le total comprend un taux de recouvrement maximal de 7%. Le taux réel de recouvrement pour les contributions sera calculé conformément à la décision 2006/7 du Conseil d’administration du 9 juin 2006.