Moyen-Orient et Afrique du Nord Yémen
© UNICEF/NYHQ2009-1734/Brekke
Une femme lave son fils devant leur tente du camp d'Al-Mazrak, à Hajja. Des crises profondes et un sous-développement chronique, caractérisé par de graves pénuries alimentaires, sanitaires et autres ont déplacé des centaines de milliers de personnes.
ENFANTS ET FEMMES DANS LA CRISE
La vie des femmes et des enfants au Yémen est sévèrement limitée par un mélange complexe de situations d’urgence extrême et de sous-développement chronique : l’insécurité dans le gouvernorat de Sa’ada, au nord du pays; des conflits dans le sud du pays; les déplacements qui en résultent; le manque d’eau et de nourriture; un nombre important de migrants et de réfugiés1; la médiocre condition de la femme; et des inondations. En parallèle, l’accès aux services permettant de réduire l’impact de ces conditions (des services comme les soins de santé, l’eau potable et l’assainissement, l’éducation et la protection, et un espace vital humanitaire pour que les intervenants extérieurs puissent répondre aux besoins les plus urgents) est extrêmement limité. Des centaines de milliers de personnes déplacées, dont 70 pour cent sont des femmes et des enfants2, ont besoin d’assistance. Les communautés qui les accueillent ont également besoin de soutien. Cette situation d’urgence prolongée au Yémen a sérieusement mis à l’épreuve les mécanismes de survie de toutes les personnes touchées.
RÉPONDRE AUX BESOINS URGENTS ET RENFORCER LA RÉSILIENCE EN 2011
En 2011, l’UNICEF continuera de travailler avec le Gouvernement yéménite, d’autres institutions des Nations Unies, des ONG locales et internationales ainsi que les communautés d’accueil afin de satisfaire les besoins de près de 1,2 million de femmes et d’enfants touchés par les conflits, notamment les populations déplacées dans les gouvernorats du nord et du sud, et les personnes pouvant être affectées par d’autres situations d’urgence. L’organisation dirige les groupes sectoriels (clusters) pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), pour la nutrition et pour l’éducation au Yémen, ainsi que le sous-groupe sectoriel pour la protection de l’enfance.
- Les enfants qui vivent dans des campements pour déplacés sont plus vulnérables à la sous-nutrition. Quelque 80 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère recevront les soins indispensables.
- •L’accès à de meilleurs services de santé permet de réduire le nombre de décès et de maladies infantiles. Dans ce but, au moins 60 000 enfants de moins de cinq ans à Sa’ada bénéficieront d’une série complète de vaccins.
- L’eau salubre contribue à la santé individuelle et communautaire. Au moins 120 000 personnes vulnérables bénéficieront d’une ou plusieurs des composantes humanitaires WASH : accès à l’eau salubre, assainissement et promotion de l’hygiène. Par exemple, 8000 enfants bénéficieront des améliorations apportées aux centres WASH dans 20 écoles à Sa’ada et Hajjah.
- Environ 200 000 enfants affectés par l’instabilité à travers le pays seront en mesure de reprendre une vie normale en se rendant dans des espaces d’apprentissage adaptés à leurs besoins afin de recevoir un enseignement de qualité.
- 1600 enfants ayant été victimes de violences, de recrutement, de détention, de séparation ou de trafic, recevront une aide psychosociale, médicale et judiciaire, et seront réintégrés dans leurs communautés.
- L’UNICEF continue à s’occuper du sous-développement chronique présent dans le pays, notamment la sous-nutrition chronique, par des interventions à moyen et long terme à travers ses programmes ordinaires.
LE FINANCEMENT HUMANITAIRE EN ACTION : FAITS MARQUANTS DE 2010Lors de l’examen mené à la mi-2010, l’UNICEF a estimé que les fonds nécessaires pour l’action humanitaire de l’UNICEF au Yémen s’élevaient à 9 669 689 dollars É.-U. En octobre 2010, un total de 6 343 774 dollars a été reçu, soit 66 pour cent du montant demandé. Ce financement a permis à l’UNICEF d’améliorer les perspectives futures des enfants yéménites, comme le démontrent les résultats clés suivants : plus de 11 000 enfants ont été soignés pour sous-nutrition dans 32 centres de traitement ambulatoires, plus de 46 000 déplacés internes (adultes et enfants) dans les gouvernorats du nord et 5000 personnes provenant des communautés d’accueil ont pu avoir accès à de l’eau potable, 125 000 enfants dans les gouvernorats touchés par les conflits ont eu accès à l’éducation; et 3500 enfants vulnérables ont reçu une assistance psychosociale afin de surmonter les traumatismes liés aux conflits et aux déplacements. |
BESOINS DE FINANCEMENT POUR 2011
Dans ces situations d’urgence prolongées, il est essentiel de stabiliser la situation des femmes et des enfants au Yémen, et particulièrement leur statut nutritionnel, leur accès à l’eau potable et leur capacité à obtenir une éducation et une protection. L’UNICEF demande 20 294 000 dollars É.-U. pour mener à bien les activités prévues (approximativement le même montant que l’année précédente). L’UNICEF a aligné sa demande sur les besoins énoncés par la Procédure d’appel global (CAP) de 2011.
Pour toute information supplémentaire sur les réalisations en 2010 et l’action humanitaire prévue pour 2011 au Yémen, veuillez consulter le site Internet www.unicef.org/french/hac2011.
1 Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, « Feuille de faits sur le Yéme », UNHCR, Genève, septembre 2010, p. 1.
2 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Rapport annuel 2009 de l’UNICEF au Yémen, UNICEF, Sana’a, Yémen, décembre 2009, p. 7.