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Europe centrale et orientale et Communauté d’États indépendants (ECO/CEI) Kirghizistan

© UNICEF Kirghizistan/2010/McBride

Province de Osh, Jumabai Kyzy Nargiza et Akbolush Kyzy Janylai, 9 et 10 ans, se tiennent près d'un espace d'accueil des enfants soutenu par l'UNICEF. Quarante-cinq de ces espaces ont été créés dans la région, après l'éruption soudaine de la violence ethnique en juin

La réconciliation entre Kirghizes et Ouzbeks commence dans les écoles 

Par McBride

14 septembre 2010, Osh, Kirghizistan : « Ce sera triste parce que, à l'école, elle dans est une classe différente et je ne la verrai pas autant, » dit Jumabai, un garçon ouzbek âgé de neuf ans, en parlant de ses adieux à sa nouvelle amie Janylai, une fille d'origine kirghize âgée de 10 ans qu'il a rencontrée à l'espace ami des enfants de l'UNICEF.

Il s'agit seulement là d'une des nombreuses amitiés nouvelles qui se sont développées entre les enfants d’origine kirghize et ceux d’origine ouzbèke dans les 45 espaces amis des enfants mis en place à Osh et à Djalal-Abad au sud du Kirghizistan après la flambée de violence de juin 2010. Les heurts avaient fait des centaines de morts et provoqué le déplacement d'environ 375 000 personnes. Ces espaces ont permis aux enfants de se rétablir en leur donnant un sentiment de normalité grâce à diverses activités telles que le dessin, le chant, de petits concerts et même des spectacles de marionnettes. Les enfants se trouvaient dans un environnement sûr  et cela aidait à rétablir la confiance entre les communautés d’origine kirghize et ouzbèke.   

Ces espaces amis des enfants ont aidé les plus jeunes enfants, ceux qui allaient à l'école pour la première fois,  à entrer dans le rythme scolaire. Dans le cadre du programme « Bienvenue à l'école » de l'UNICEF et de ses partenaires, les enfants sont arrivés dans des classes comprenant diverses ethnies et dotées de matériaux d'enseignement et de méthodes pédagogiques conçus pour favoriser la réconciliation et promouvoir la non-violence à l'intérieur et autour des établissements scolaires. Sharipa Tarykchieva, une des enseignantes, explique : « Au début, les parents ne voulaient pas laisser venir leurs enfants mais ensuite nous en avons eu beaucoup, de communautés diverses, et ils se sont vraiment bien intégrés ».

Dans les villes et les villages du sud du Kirghizistan, nombreux étaient ceux qui craignaient que les parents n’osent pas laisser leurs enfants retourner à l’école pour la nouvelle année scolaire. L'UNICEF a donc collaboré avec les ONG et les communautés locales pour assurer le passage des enfants en toute sécurité et encourager ainsi la paix et la prévention des conflits. Mme Abdullaeva, la Vice-Premier ministre de la République kirghize,  a noté une amélioration de la confiance entre Kirghizes et Ouzbeks et l’espoir de réconciliation ainsi suscité, grâce à l'école. « Le programme « Bienvenue à l'école » nous a permis de convaincre les gens d'envoyer leurs enfants à l'école et aujourd'hui nous pouvons observer cette confiance », dit-elle.    

Les espaces amis des enfants ont été une étape positive sur la voie de la réconciliation mais dans cette ville profondément divisée, d'énormes défis demeurent pour l'avenir. Certes l'UNICEF a distribué des fournitures indispensables pour la santé, la nutrition et l'eau et a assuré la mise en place d'espaces amis des enfants et le développement du programme « Bienvenue à l'école », mais il est impératif maintenant de trouver des solutions à long terme, garantissant la paix et la réconciliation. « L’éducation est absolument essentielle pour l'avenir du pays, pour la paix et la tolérance entre communautés », constate Jonathan Veitch, le représentant de l'UNICEF en République kirghize. « Nous avons donc besoin que les donateurs se manifestent et soutiennent maintenant l'UNICEF ». 

Alors que les enfants des espaces amis des enfants échangent de touchants adieux avec les nouveaux amis qu'ils se sont faits pendant un été que leurs communautés préfèreraient oublier, la réconciliation doit être consolidée par le biais d'un engagement à long terme et l'appui des donateurs internationaux, afin de garantir que de telles violences ne se reproduiront plus.