Des allocations en espèces permettent aux enfants syriens de rattraper leur retard scolaire

Des allocations en espèces permettent aux enfants syriens de rattraper leur retard scolaire

Par Chris Niles
UNICEF Iraq/2016/Anmar
28 mai 2018

Isra et sa famille ont été déplacées deux fois : d’abord de leur maison de Damas puis de la ville syrienne d’Hasakah. Aujourd’hui Isra est installée dans un village de la périphérie d’Erbil, dans la région du Kurdistan d’Iraq. Elle est en train de reprendre ses études dans une école locale.
  

ERBIL, Iraq, 27 juin 2016 – « Quand elle est arrivée ici, Isra avait manqué une année d’école »,  dit Sirwan, le directeur adjoint de l’école de Tarin. « Mais c’est une très bonne élève. C’est une bonne chose quelle puisse être de retour en classe. »

Isra, 8 ans, est en troisième année. Elle vit avec sa mère, sa sœur aînée et deux frères.

Originaire de Damas, la famille a été déplacée deux fois, d’abord dans la ville syrienne d’Hasakah puis dans la région du Kurdistan d’Iraq où, aujourd’hui, elle vit dans un village situé à la périphérie d’Erbil. Les habitants de leur nouvelle communauté ont fait tout ce qu’ils ont pu pour leur faire sentir qu’ils étaient les bienvenus.

« Beaucoup de familles se trouvent dans des situations graves », dit Sirwan. « Nous ne les laissons pas se sentir comme des étrangers. Nous travaillons ensemble pour les aider. »

UNICEF Iraq/2016/Anmar

Le matin, la mère d’Isra aide sa fille à se préparer pour l’école. Les allocations en espèce qu’elle et sa sœur reçoivent leur permettent d’acheter des vêtements et des fournitures scolaires

Isra est timide mais elle a un sourire radieux et un esprit généreux qui la rendent populaire auprès de ses camarades de classe. Une fois que sa mère l’a aidée à se préparer, l’habillant d’un beau tablier gris puis lui coiffant les cheveux pour les arranger en queue de cheval, ses camarades arrivent chez elle et elles vont ensemble à l’école. Le temps de trajet est d’environ dix minutes pendant lesquelles elles discutent et rient, s’arrêtant seulement dans une boutique pour acheter des sandwiches pour l’après-midi.

Quand Isra arrive à l’école et voit qu’une de ses camarades est en train de balayer la classe, elle prend le balai et l’aide à terminer. Les élèves s’affairent jusqu’à ce que le professeur arrive puis ils se précipitent vers leurs places, ouvrent leurs manuels et commencent leurs exercices.

Grâce à un financement généreux provenant des États-Unis, l’UNICEF aide des élèves comme Isra et sa sœur via un programme d’allocations en espèces, cela parallèlement à une aide aux écoles. Les deux filles reçoivent chaque mois trente dollars des É.-U. pour leur permettre de couvrir leurs dépenses scolaires.

L’UNICEF est en train d’attribuer 2,6 millions de dollars des É.-U. à 11 300 enfants déplacés et réfugiés dans  la région du Kurdistan pour réduire, dans les deux prochaines années, les obstacles économiques à la fréquentation des écoles et des cours d’été.

« Je suis si heureuse d’avoir cet argent », a dit Isra après avoir reçu le premier paiement.  « Nous l’utiliserons pour acheter des vêtements et des souliers pour l’école. »

UNICEF Iraq/2016/Anmar

La mère d’Isra dit au revoir à sa fille et à sa sœur alors que celles-ci quittent la maison pour se rendre à pied à l’école. L’école représente un semblant de normalité pour Isra, qui a quitté sa maison de Syrie et perdu son père.

Le programme d’allocations en espèces de l’UNICEF utilise un dispositif numérique innovant, Last Mile Mobile Solutions, qui réduit les formalités et est conçu pour assurer le maximum d’efficacité et de responsabilisation. Les familles reçoivent simplement une carte d’identité qu’elles emmènent avec elles sur un site où elles peuvent recevoir leur argent en liquide.  

« Ce type de programme est un excellent complément aux activités de l’UNICEF. Parfois, les familles ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école parce qu’elles n’ont pas suffisamment d’argent pour les transports ou les dépenses qui y sont liées », dit Giuseppe Simeon, spécialiste technique de l’UNICEF.

Avec cette allocation mensuelle qui lui a permis de retourner en cours, Isra a rapidement rattrapé le temps perdu. « Vous n’avez aucun moyen de savoir qu’elle a perdu autant de temps », dit Sirwan. « Cette école est grande et surchargée et nous l’avons tous aidée pour qu’elle puisse rattraper les cours qu’elle a manqués. »

L’école représente un semblant de normalité pour la famille dont la mère d’Isra, Kafya, a la charge depuis la mort de son mari, il y a cinq ans.

« Grâce à Dieu, nous avons assez à manger mais nous n’avons pas assez de revenus pour beaucoup d’autres choses », dit Kafya. « Damas nous manque, notre famille et notre ancienne vie aussi mais le plus important ici, c’est que mes enfants soient en sécurité et de retour à l’école. »